C'est un procès historique. Considéré comme le premier terroriste de cette nouvelle génération en France, Mohamed Merah est tenu responsable du meurtre de trois enfants, trois militaires et du père d'un des enfants, parce qu'ils représentaient l'État ou simplement parce qu'ils étaient juifs. Le 22 mars 2012, l'assaillant franco-algérien de 23 ans est abattu d'une balle dans la tête par les hommes du RAID après un assaut qui aura duré 32 heures.
Le terroriste présumé n'aurait toutefois pas agi seul, pense la justice. C'est pourquoi, lundi 2 octobre, s'ouvre le procès de son frère, Abdelkader Merah, jugé pour complicité d'assassinats terroristes.
Le procès devra déterminer le rôle précis qu'il a eu. Notamment concernant le meurtre du militaire Imad Ibn Ziaten le 11 mars 2012 à Toulouse. Le fils de la médiatique Latifa Ibn Ziaten a été la première victime du "tueur au scooter".
Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir désigné la cible à son petit frère. Ce que dément avec force son avocat, Éric Dupond-Moretti. Pour lui, le dossier n'avance pas assez de preuves pour ces soupçons. Les éléments de l'enquête concernent l'annonce du Bon Coin postée par la victime une dizaine de jours avant sa mort.
Le 11 mars 2012, Imad Ibn Ziaten a rendez-vous dans un parking à la suite de cette annonce pour vendre une moto. C'est là que Mohamed Merah l'assassine de plusieurs balles dans le corps. Après avoir fouillé les 576 adresses IP qui se sont connectées à l'annonce, les enquêteurs ont trouvé celle de la mère des deux frères, Zoulikha Aziri. En audition, cette dernière avait avoué que l'un de ses fils était passé la voir le 4 mars au soir, jour de la publication de l'annonce. Il s'agit d'Abdelkader. Lui nie les faits sans apporter d'alibi. Cet élément ne prouverait toutefois pas sa culpabilité selon son avocat.
Les deux frères étaient connus des services de renseignement et ne cachaient pas leur appartenance à un islam radical. Abdelkader Merah déclarait en janvier 2015 devant le juge : "Je suis fier d'être musulman, je suis pour un État islamique avec la mise en place d'un califat (...) Ce que je suis en train de vivre, c'est pour acheter mon paradis, donc je ne changerai pas."
Le témoignage d'un de leurs frères à RTL fait d'ailleurs état d'une famille profondément antisémite. Il raconte avoir été lui-même poignardé par Abdelkader de "7 coups de couteau" à cause des origines juives de la mère de son fils. "Le jour où il y aura un attentat à Toulouse, il ne faudra pas chercher très loin, ça sera un de mes frères", avait-il déclaré aux autorités pour signaler l'acte. C'était en 2003.
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