Fabienne Kabou est jugée depuis lundi 20 juin pour l'assassinat de son bébé, abandonné en 2013 sur un plage à marée montante. Ce jour de novembre 2013, cette femme de 39 ans fait le trajet depuis la région parisienne jusqu'à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour noyer la petite Adélaïde, âgée de 15 mois. Il s'agissait d'un bébé fantôme, jamais inscrit à l'état civil et donc sans existence légale. Devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer, plus l'accusée se dévoile, plus elle semble insaisissable.
Il y a d'abord la première impression : la femme dans le box dégage une certaine aura avec ses traits fins, un port altier et sa voix qui tient toute la salle en haleine. Au cours de l'audience, elle déroule sa vie avec une douceur infinie.
Ce que j'ai fait n'a aucun sens
Fabienne Kabou
Mais très vite, sa noirceur pointe, ce qu'elle appelle sa tempête intérieure. L'accusée se braque et son ton se fait soudain plus dur quand on évoque les mois qui ont précédé sa grossesse. Fabienne Kabou vit alors en vase clos, vient d'arrêter ses études de philosophie et ne voit plus personne en dehors de son compagnon. Elle se "retire du monde", dit-elle.
L'audience entrouvre alors la porte sur sa folie. L'accusée raconte les bruits et les visions qui la hantent depuis plusieurs années. Elle décrit les murs qui tonnent, sa tête lourde, ses pieds paralysés. C'est elle, la lettrée, qui parle d'un sort de sorcellerie vaudou qu'on lui aurait jeté. Est-ce pour se protéger d'une réalité plus crue ? Tout le paradoxe Kabou est là. "Ce que j'ai fait n'a aucun sens", murmure-t-elle à la cour. "Donner son bébé qu'on aime à la mer, cela n'a aucune prise avec le réel. Quelqu'un d'intelligent n'aurait jamais fait ça. Et pourtant, on dit que je suis intelligente", poursuit-elle. Les experts psychiatres sont attendus mardi à la barre.
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