Procès des viols de Mazan : verdict, sécurité, manifestation... Comment va se dérouler cette journée historique

Trois mois après le début du procès, le verdict concernant les 51 accusés des viols de Mazan doit tomber ce jeudi 19 décembre. Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison.

Gisèle et Dominique Pelicot, lors du procès qui se tient à Avignon, le 17 septembre 2024

Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

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Au procès des viols de Mazan, dont le verdict est attendu ce jeudi 19 décembre, l'accusation a requis des peines de quatre ans de prison à 20 ans de réclusion criminelle contre les 51 accusés, jugés pour la plupart pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot.

Le procès aura duré près de quatre mois, commencé le 2 septembre. Au départ, Seule une quinzaine de journalistes assistaient aux audiences. Il y a désormais près de 370 journalistes accrédités : 180 médias dont 86 médias étrangers venus du monde entier : Suède, Japon, Australie, de République tchèque, Pérou… Et les demandes d'accréditation continuent d'affluer.

La Cour est partie délibérer lundi 16 décembre dans la matinée. Six juges ont passé près de trois jours dans la salle des délibérations. La Cour criminelle est composée uniquement de magistrats professionnels, il n'y a pas de jurés populaires tirés au sort. Chaque juge, président compris, a une voix. C'est un vote à bulletin secret. La majorité l'emporte, tant sur la culpabilité que sur la peine.

Quelles peines pour les accusés ?

Le parquet a demandé des peines allant de 10 à 20 ans de prison pour les accusés jugés pour viols aggravés, 20 ans ont été requis contre Dominique Pelicot. La peine la plus basse requise est de 4 ans contre un accusé uniquement jugé pour atteinte sexuelle.

Au total, on dénombre 51 accusés, 32 d'entre eux comparaissent libres. L'un d'entre eux est en fuite. Le reste est en détention provisoire. Si la Cour suit les réquisitions très lourdes, tous, y compris les accusés libres, dormiront en prison.

Un dispositif policier renforcé

Le dispositif policier a été considérablement renforcé avec la présence d'une compagnie républicaine de sécurité. Avant même que le président ne prononce un seul mot, des policiers vont encadrer toute la salle d’audience dos au mur, les forces de l’ordre seront également présente en nombre dans la salle des pas perdus mais aussi à l’extérieur du tribunal, la circulation du boulevard qui longe les remparts juste devant le palais de justice sera coupée.

L'atmosphère pourrait aussi se tendre très vite avec la présence des familles des accusés ici, face aux militantes féministes attendues en masse au pied du palais de justice.

Du public attendu

Le public, toujours plus nombreux depuis des mois à venir assister à l'audience et applaudir Gisèle Pelicot, devrait allonger les immenses files d'attente devant le tribunal. Un public majoritairement composé de femmes qui espèrent un "verdict historique" et qu'il y aura "un avant et un après Mazan", tant ce procès a permis de parler de consentement dans tout le pays, et de "regarder enfin le viol droit dans les yeux".

Gisèle Pelicot sera présente comme elle aura été présente tous les jours à ce procès. Sa fille Caroline, ses fils David et Florian seront là aussi.
Ce sera la dernière fois qu'ils verront Dominique Pelicot, avant peut-être un éventuel procès en appel.

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