Procès de Cédric Jubillar: l'amant de Delphine dit avoir "l'intime conviction" que l'accusé est coupable

"Delphine, au bout d'un moment, a reçu des menaces de son mari. (...) Ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui elle a disparu". Au procès de Cédric Jubillar, accusé d'avoir tué son épouse, l'amant avec lequel l'infirmière disparue en 2020 envisageait de refaire sa vie, a témoigné, ce lundi 6 octobre.

Polaire noire sur le dos, agité de mouvements nerveux, Cédric Jubillar a assisté à la déposition de cet homme, expert automobile, avec lequel Delphine voulait s'engager après le divorce. "On ne savait pas où ça allait mener et finalement c'est devenu passionnel", a-t-il expliqué à propos de cette relation qui, d'une aventure extraconjugale, était devenu "une nouvelle ligne droite qui s'ouvrait dans un virage" de leurs vies.

Delphine Jubillar, née Aussaguel, ne lui avait "jamais parlé" de violences psychiques ou physiques de la part de Cédric, a-t-il déclaré. Son ex-compagne, un temps soupçonnée avant d'être écartée par les enquêteurs, avec laquelle il a partagé onze ans de vie commune et eu un enfant, avait témoigné jeudi à la barre, brossant un portrait peu élogieux de celui avec qui Delphine Jubillar envisageait de refaire sa vie.

"Aujourd'hui, j'ai l'intime conviction que c'est Cédric Jubillar qui a intenté à la vie de sa femme", a affirmé l'homme de 44 ans, dont les propos à la barre sont ici rapportés par nos confrères de franceinfo. 

Un autre homme, relation extraconjugale antérieure de Delphine Jubillar, à la barre

La salle d'audience, comble comme depuis le début des débats, le 22 septembre, a d'abord entendu lundi un autre homme, que l'infirmière disparue avait rencontré antérieurement sur l'application de rencontres extraconjugales Gleeden.

Delphine et lui, a expliqué ce responsable d'un bureau d'études domicilié dans le Gard, s'étaient vite "rendu compte que beaucoup de kilomètres nous séparaient et qu'une rencontre physique serait compliquée".

L'accusé, les traits tirés, a suivi les deux hommes sans les lâcher du regard, dès leur entrée dans la salle d'audience du palais de justice d'Albi, un sourire en coin à l'apparition de l'amant de celle qui était sa femme avant sa disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Cédric Jubillar entendu le 10 octobre

La cour d'assises du Tarn, présidée par Hélène Ratinaud, entend lundi après-midi des voisines du domicile des Jubillar à Cagnac-Les-Mines (Tarn) qui assurent avoir entendu les cris étouffés d'une femme au cours de la nuit de la disparition, ou encore la gendarme qui avait recueilli la déposition de Louis, le jeune fils du couple qui a raconté les avoir vus se disputer dans la soirée.

Le reste de la semaine sera notamment consacré mardi à l'audition d'autres voisins ou d'experts, puis mercredi et jeudi à celles de la mère de Cédric Jubillar, de plusieurs de ses codétenus et ex-compagnes auprès de qui il aurait confié avoir tué Delphine, avant de plaider la provocation.

Avant, surtout, l'interrogatoire très attendu de l'accusé lui-même, prévu vendredi 10 octobre. Cédric Jubillar a toujours nié avoir tué son épouse, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Le verdict est attendu le 17 octobre, après quatre semaines d'audience.