Un détenu récidiviste a pris en otage un psychologue durant sept heures, jeudi 30 juin, à la maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin), a-t-on appris de sources concordantes. Selon le quotidien régional Les Dernières nouvelles d'Alsace, que le détenu a contacté directement par téléphone, l'homme tenait "une lame sous la gorge" de son otage et entendait protester contre certaines mesures prises à son encontre par l'administration pénitentiaire. Mais en très peu de temps, le détenu a "choisi d'arrêter la prise d'otage", selon le préfet qui a également salué le comportement "absolument formidable" de l'otage.
"Je détiens actuellement le psychologue et je tiens une lame sous sa gorge. Je sais que je vais encore prendre mais je veux que mon affaire soit médiatisée", avait déclaré plus tôt dans la matinée aux DNA Mickaël Gilgenmann, 27 ans. Selon les DNA, qui citent les explications du preneur d'otage, celui-ci souhaitait être autorisé à "aller sur la tombe" de son père, décédé en mai.
L'homme est "coutumier" de ce genre de faits, puisqu'en janvier 2014 il avait notamment pris en otage une psychologue pendant six heures à la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle), a précisé à l'AFP Christophe Schmitt, délégué FO du personnel pénitentiaire. Quelques mois plus tard, le même détenu avait pris en otages deux surveillants à la prison de Metz-Queuleu, ce qui lui avait valu quatre ans de prison supplémentaires en juin 2014, selon les archives de l'AFP.
À Ensisheim, les faits se sont déroulés dans l'infirmerie de la prison, d'après Christophe Schmitt. L'homme, qui utilisait une "arme artisanale", s'est enfermé avec son otage - un psychologue de l'hôpital de Colmar - dans un local sanitaire où il venait de débuter un entretien, a précisé à l'AFP le directeur adjoint de l'administration pénitentiaire de Strasbourg, Stéphane Gély. Il a "vraisemblablement" utilisé un téléphone installé dans ce local pour contacter la presse locale, selon Stéphane Gély. L'ensemble des détenus s'est tenu correctement, selon Jean-Jacques Gauthier, procureur adjoint de Colmar.
Un négociateur de la gendarmerie nationale était sur place pour mener les négociations, a encore affirmé le directeur adjoint. Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) de Strasbourg, chargées du maintien de l'ordre dans les prisons, avaient été dépêchées sur place, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. La situation s'est dénouée au bout de sept heures, le détenu mettant un terme de lui-même à la prise d'otage.
Si jusqu'ici les prises d'otages se sont toujours finies sans effusion de sang, "un jour le drame arrivera", prévenu un délégué FO pénitentiaire. Le personnel pénitentiaire d'Ensisheim "espère des sanctions et un transfèrement immédiat" du preneur d'otage vers un autre établissement, a renchéri de son côté Sylvaine Rabiniaux, déléguée syndicale SPS à la maison centrale d'Ensisheim.
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