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À droite, Halima Touloub, la mère d'Inass, la "petite martyre de l'A10"
Crédit : GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Elle s'appelait Inass et elle avait 4 ans. Près de 31 ans après le début de l'enquête sur la "petite martyre de l'A10", ce "cold case" à la française est en passe d'être résolu. Malgré la plus grande diffusion judiciaire en France, les enquêteurs n'avaient jamais pu identifier qui était cette enfant, quel âge elle avait, comment elle s'appelait ni d'où elle venait. Jusqu'à 2016.
Le 11 août 1987, deux employés de la société Cofiroute retrouvent dans un fossé de l'autoroute A10 à Suèvres (Loir-et-Cher) le corps d'une enfant, enveloppé dans une couverture. Le cadavre est mutilé, avec des brûlures de fer à repasser et des traces de morsures humaines, sans doute d'une femme selon les médecins légistes.
Après cette découverte macabre, la gendarmerie avait lancé la plus grande diffusion judiciaire jamais entreprise en France. Près de 65.000 écoles avaient été visitées à la rentrée scolaire. 6.000 médecins ou assistantes maternelles avaient été rencontrés pour essayer de donner un nom à la jeune victime. Son signalement avait été diffusé dans plus de 30 pays et sa photographie placardée dans tous les endroits publics. En vain. En octobre 1997, une ordonnance de non lieu avait été rendue, laissant l'affaire non résolue.
Et l'enquête aurait pu en rester là, sans l'intervention de la science. En 2016, dans une banale affaire de violences, Anouar Touloub, 34 ans, est arrêté dans une histoire de violence. Condamné à six mois de prison avec sursis, il se fait prélever son ADN qui coïncide avec celui retrouvé sur la couverture qui enveloppait la petite martyre de l'A10. Anouar est son frère.
Les enquêteurs remontent alors la piste jusqu'aux parents, Ahmed et Talima Touloub, un couple de sexagénaires, aujourd'hui séparés, originaires du Maroc et qui a eu sept enfants. Les soupçons sont alors confirmés par les données de la caisse d'allocations familiales qui démontrent qu'un enfant du couple n'est plus recensé après 1987.
Forts de leur découverte, les enquêteurs procèdent à l'interpellation du père et de la mère d'Inass ce mardi 12 juin 2018. Deux jours plus tard, ils sont mis en examen pour meurtre, recel de cadavre, violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans.
Pour l'instant, aucun des parents "ne reconnaît être l'auteur des violences" qui ont entraîné la mort d'Inass, selon le procureur de la République de Blois. Le père aurait retrouvé l'enfant morte en rentrant chez lui. Sa femme lui aurait alors assuré que la petite était tombée dans les escaliers. Il n'aurait pas eu le courage de la dénoncer.
Avec leurs deux autres filles, le couple serait alors parti en vacances au Maroc. C'est sur la route qu'il se serait débarrassé du corps. Séparés depuis 2010, chacun des parents dit par ailleurs avoir été victimes des violences de l'autre. La mère dit qu'elle n'y est "pour rien" et ne pas comprendre pourquoi elle est convoquée. Toutefois, ses déclarations "ont évolué", a ajouté le procureur.
La petite Inass, elle, avait été enterrée anonymement au cimetière de Suèvres. Sur la tombe, une simple inscription: "Ici repose un ange".
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