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Peter Cherif de nouveau mis en examen pour l'enlèvement de trois Français au Yémen en 2011

La liste des griefs contre le jihadiste Peter Cherif, déjà condamné en France pour sa collaboration à la filière des Buttes-Chaumont, vient de nouveau de s'allonger. Il aurait participé à l'enlèvement de trois humanitaires français au Yémen en 2011.

Peter Cherif, ici à Djibouti, a été placé en garde à vue en France le 23 décembre 2018
Peter Cherif, ici à Djibouti, a été placé en garde à vue en France le 23 décembre 2018
Crédit : Houssein Hersi / AFP
Leia Hoarau & AFP
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L'enquête sur le séjour du vétéran du jihad Peter Cherif dans les rangs d'Al-Qaïda au Yémen a connu un développement inattendu avec une nouvelle mise en examen, cette fois pour son possible rôle dans l'enlèvement de trois humanitaires français, libérés en novembre 2011 après des mois de captivité.

À l'époque âgés de 25 à 30 ans, ces ingénieurs français, en mission pour l'ONG lyonnaise Triangle génération humanitaire, travaillaient à la remise en état d'infrastructures dans l'immense province désertique du Hadramaout, dans l'est du Yémen. 

Détenus par les jihadistes d'Al-Qaïda, ils avaient été libérés en bonne santé et rapatriés le 15 novembre 2011 en France, dont le gouvernement avait démenti le paiement d'une rançon. Contacté par l'AFP, l'ONG n'a pas souhaité faire de commentaires. Près de 8 ans après, les regards des enquêteurs se sont tournés vers le jihadiste Peter Cherif, aux mains de la justice française depuis son expulsion de Djibouti, où il a été arrêté le 16 décembre dernier avec sa femme et leurs deux enfants.

Proche des membres des cellules terroristes françaises

Le 22 février, les juges d'instruction antiterroristes qui enquêtent sur son passé au Yémen ont aggravé sa mise en examen, sous les qualifications d'"enlèvement et séquestration en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste" et d'"association de malfaiteurs terroriste criminelle", a indiqué une source judiciaire confirmant une information du Parisien.

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Le Français de 36 ans était, depuis le 27 décembre, sous le coup d'une première mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle en récidive", dans le cadre de cette même information judiciaire portant sur son séjour et ses activités au Yémen, où il était devenu un cadre d'Al-Qaïda. Il avait été incarcéré dans la foulée pour exécuter sa condamnation de mars 2011, en son absence, à cinq ans de prison pour avoir combattu en Irak en 2004. Sa femme a été mise en examen et placée en détention provisoire début janvier.

Vieille connaissance de l'antiterrorisme, ce proche des frères Kouachi (les assaillants du journal Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris) est une prise de choix, tant pour les enquêteurs français que pour les États-Unis qui l'ont inscrit en septembre 2015 sur leur liste noire de "combattants terroristes étrangers". Tous trois ont gravité au sein de la filière dite des Buttes-Chaumont, menée par Farid Benyettou, célèbre recruteur pour le jihad en Irak dans les rangs de la branche locale d'Al-Qaïda, à partir de 2004.

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