Affaire Joël Le Scouarnec : les effroyables "carnets noirs" du chirurgien pédocriminel aux 299 victimes

Pendant plus de trente ans, le chirurgien Joël Le Scouarnec a sévi dans les plus grands hôpitaux du Grand-Ouest, causant, au total 299 victimes de viols et d'agressions sexuelles. La technique du médecin est rodée : à l'abri des regards, au cabinet ou à son domicile, il agit dans la plus grande impunité auprès de jeunes patients âgés de 11 ans en moyenne au moment des faits. 

Le 2 mai 2017, les enquêteurs perquisitionnent son domicile, situé à Jonzac (Charente-Maritime) à la suite d'une plainte déposée à l'encontre de Le Scouarnec par des parents d'une fillette de six ans, pour exhibition sexuelle et viol sur leur enfant. Derrière l'horreur de ses crimes, la police découvre l'horreur de sa psyché : le médecin consignait toutes ses pensées pédocriminelles.

Le chirurgien hospitalier a ainsi tenu des carnets manuscrits, ses "carnets noirs". Des écrits dans lesquels il raconte les violences sexuelles qu'il infligeait à ses victimes. À l'intérieur des carnets : les noms, âges et détails de ses agressions, datant des années 80, 90 et 2000. “Tout en fumant ma cigarette du matin, j'ai réfléchi au fait que je suis un grand pervers. Je suis à la fois exhibitionniste (...) voyeur, sadique, masochiste, scatologique, fétichiste (...), pédophile. Et j'en suis très heureux”, écrit Le Scouarnec dans un de ses carnets noirs, le 10 avril 2004.

Des récits aux contenus obscurs

Les enquêteurs découvrent également des dizaines de poupées, perruques, godemichets. L'homme a l’habitude de se promener nu chez lui, à côté de ces objets. Adepte de pratiques zoophiles, scatophiles et sadomasochistes, Joël Le Scouarnec conte, au jour le jour, ses pratiques les plus obscures, mêlant, entre autres, sa consommation de pédopornographie et ses fascinations pour les odeurs et sécrétions humaines.

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Lors de leur perquisition du domicile du chirugien en 2017, les gendarmes lisent une note, à la date du 30 novembre 1996, rédigée par Le Scouarnec : "J’ai touché quatre enfants ce matin, deux petits garçons et deux petites filles." Le criminel, âgé aujourd'hui de 74 ans, conclut souvent ses descriptions d'un "merci pour le plaisir que tu m’as donné".

Le 28 mai 2025, au terme de trois mois de procès à la cour criminelle du Morbihan, Joël Le Scouarnec est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, dont deux tiers de peine de sûreté pour viols, agressions sexuelles sur 299 victimes. La fin d'un long chemin vers la justice.

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