"On ne pourra peut-être pas faire une saison supplémentaire" : le combat d'un propriétaire de camping face à son assurance après les incendies dans l'Aude

Après les images de désolation, le sentiment d'abandon. Dans l'Aude, département défiguré par les incendies au cours de l'été 2025, un camping a été en partie détruit dans la commune de Bizanet, particulièrement touchée par les flammes. Sur les 15 habitations, 6 ont été réduites en cendres. Quatre mois plus tard, son propriétaire, Yannick Rauscher, n'a aucun signe de l'assureur. 

Ce camping est le fruit d'une reconversion professionnelle, Yannick Rauscher l'a considérablement transformé il y a 10 ans avec son épouse. Mais aujourd'hui, les mobil-homes carbonisés aux côtés d'arbres calcinés rappellent le douloureux souvenir du feu de Bizanet. 

"Ça fait 4 mois que rien ne bouge, on passe tous les jours devant les épaves, on n'a aucune nouvelle de nos assureurs, déplore-t-il au micro de RTL. On a fait une expertise avec notre expert assuré, on est aux alentours de 850-900.000 euros hors taxes de dégâts".

Un courrier de résiliation envoyé par l'assureur

Au total, outre les six habitations perdues (mobil-hommes, bulles) sur les 15 du camping, Yannick Rauscher indique qu'une mini-ferme, des kilomètres de clôture et des arbres par dizaines sont partis en fumée. L'assurance, elle, ne propose que 200 à 300.000 euros. "Quand on regarde toutes les petites lignes au fin fond du contrat, ils nous excluent les grillages, les voiries...", déplore-t-il.

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Pour les arbres par exemple, l'assurance propose une indemnisation à hauteur de 24.000 euros. "Arracher puis replanter un arbre de cette hauteur va me coûter 3.000 euros par arbre et il y en a 90 dans ce cas-là", déplore-t-il. Cela représente plus de 200.000 euros.

Si ce n'est pas dans les prochaines semaines qu'on peut reconstruire le camping, on ne pourra peut-être pas faire une saison supplémentaire.

Yannick Rauscher, propriétaire d'un camping partiellement détruit par les incendies

Et de la somme estimée par l'assureur, il n'a toujours pas perçu le moindre centime, "même pas pour les remboursements qu'on a effectués à tous nos clients qui n'ont pas pu venir sur le site".

"On a un tiers du camping en moins, donc un tiers du chiffre d'affaires en moins, explique-t-il. On a des prêts bancaires, des charges... Si ce n'est pas dans les prochaines semaines qu'on peut reconstruire le camping, on ne pourra peut-être pas faire une saison supplémentaire".

Pour couronner le tout, Yannick Rauscher a trouvé dans sa boîte aux lettres un courrier de résiliation envoyé par son assureur. Le coût d'une nouvelle assurance sera sûrement trois fois plus élevé.