2 min de lecture
Nîmes : un homme jugé pour un double féminicide
Le procès d'un homme de 41 ans accusé d'avoir tué à coups de couteau sa femme et sa belle-soeur, sur fond de séparation conflictuelle, s'est ouvert le 30 juin devant les assises de Nîmes. L'auteur de ce double féminicide encourt la réclusion à perpétuité.
L'entrée d'une cour d'assises (Illustration)
Crédit : PASCAL GUYOT / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
L'affaire remonte au 5 mai 2023. Mohamed O. est marié à Halima Z. depuis décembre 2020 et a eu, avec elle, un enfant. Mais depuis plusieurs semaines, le couple est en crise. La femme avait alors quitté le domicile conjugal et s'était réfugiée proche de sa famille, dans la commune des Salles du Gardon (Gard).
Ce jour de printemps 2023, l'homme de 41 ans se rend dans un appartement, dont il affirme qu'il payait le loyer, et se dispute violemment avec sa belle-soeur Fatima (39 ans), lui reprochant sa supposée "influence" sur sa femme Halima. Il lui assène 14 coups de couteau, dont un mortel, autour du cœur, selon l'autopsie.
Il s'en prend ensuite à son épouse, lui donnant trois coups de couteau, dont un de type "égorgement", selon les médecins légistes. Accusé d'avoir égorgé sa femme et d'avoir lardé de coups de couteau sa belle-sœur, l'homme de nationalité marocaine encourt ainsi la réclusion à perpétuité. Le verdict du procès, débuté ce lundi 30 juin, est attendu dès mercredi matin.
"Pour Fatima (la belle-soeur), oui. Pour ma femme Halima Z., c'était un accident", a répondu Mohamed O. sur les faits qui lui sont reprochés devant la cour d’assises du Gard. Dans le box des accusés, cet ouvrier du bâtiment maintient que son épouse, atteinte de sclérose en plaques, s'était approchée de lui et était tombée sur le couteau de 33,5 centimètres qu'il tenait à la main. Il explique avoir tenté de la rattraper, évoquant un accident.
L'accusé sous le coup d'une OQTF
Lors de ce double meurtre, une esthéticienne était en intervention au domicile. Elle a été témoin de la dispute puis du drame. Elle raconte lors du procès : "J'ai entendu un énorme cri, j'ai paniqué. J'ai vu Mohamed et Halima debout côte à côte, j'ai détourné les yeux, puis quand j'ai regardé à nouveau, Halima était couchée sur le sol." Finalement, elle est sommée par Mohamed O. de l'accompagner au commissariat de police d'Alès, où il reconnaît avoir tué son épouse et sa belle-soeur "par colère".
"Il y a chez lui une absence totale de remise en question. Il estime tout faire pour sa femme et sa fille et reporte la responsabilité sur autrui", a expliqué à propos de l'accusé l'expert psychiatre, le Dr Laurent Layet. Mohamed O. est arrivé en France en 2017 et est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
