Nîmes : couvre-feu, fusillades, présence renforcée des forces de l'ordre... Le point sur la situation

Face à une montée inquiétante des violences à Nîmes, la préfecture du Gard a pris la décision d'imposer un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans.

La cité Pissevin à Nîmes, dans l’un des quartiers concernés par le couvre-feu.

Crédit : Etienne Baudu

NÎMES - Après une série de violences, un couvre-feu pour les moins de 16 ans

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Face à une recrudescence de violences à Nîmes, dans le Gard, la préfecture a décidé d'instaurer un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans. Cette mesure, effective dès ce 21 juillet, interdit aux jeunes de sortir entre 21h et 6h du matin pendant deux semaines.

Cette décision intervient après huit fusillades en moins de 15 jours, liées à des règlements de comptes sur fond de trafic de drogue. Le couvre-feu concerne six quartiers, dont celui de Pissevin, connu pour ses points de deals et où règne une loi de l'omerta.

Sur place, le contraste est saisissant. Au pied des tours emblématiques de Pissevin, le silence n'est troublé que par le chant des cigales. Les habitants, comme Soraya, vivent dans la peur : "Je sors, mais avec la peur. On ne sait pas ce qui peut arriver", confie-t-elle. Son fils de 24 ans préfère rester cloîtré chez lui.

Des habitants qui fuient

Paul, un autre habitant, emmène ses enfants en bas âge en dehors de la cité "Quand on sort avec eux, on hésite, car on ne sait pas ce qui peut arriver à tout moment. On va se promener, mais on ne reste pas dans le quartier, mais ici, non, c'est trop dangereux", explique-t-il. Certains, comme un habitant parti en vacances, ont même avancé leurs congés pour fuir la situation.

L'ambiance est étrange dans les rues. Un jeune homme qui "n'a pas 16 ans" dissimule sous sa veste de survêtement, un objet. "Ils ne vont pas nous la faire à l'envers, les Marseillais", lance-t-il, en référence à la violente guerre de territoires que se livrent sa cité et trois autres, aux mains de la DZ mafia qui gangrène la région.

Malgré la tension, le couvre-feu est bien accueilli par les résidents, notamment grâce à la présence renforcée des forces de l'ordre. Lyna et sa mère Sarah se sentent rassurées par les patrouilles des CRS : "Heureusement qu'il y a la police, sinon on ne pourrait pas marcher." Nîmes rejoint ainsi la liste des villes ayant recours à des couvre-feux, à l'instar de Saint-Ouen, Dourdan ou Villecresnes.

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