Narcotrafiquants en prison : pourquoi l'annonce choc de Darmanin sera difficile à mettre en place

Une décision inédite pour lutter contre le fléau du trafic de drogue. Gérald Darmanin, qui veut faire de la lutte contre le narcotrafic une de ses priorités depuis son arrivée le 23 décembre dernier place Vendôme, entend "taper très fort" contre cette "menace de sécurité intérieure", a-t-il déclaré dimanche 12 janvier sur LCI. 

Le ministre de la Justice veut regrouper les "100 plus gros narcotrafiquants" dans une seule et même prison à l'été. Son but ? Que les séjours des narcotrafiquants en détention "ne soient plus agréables". "Ils gèrent leur trafic depuis leur cellule, les brouilleurs seront plus efficaces. Ils corrompent les personnels et seront gardés par des surveillants spécialement formés et anonymisés", a-t-il indiqué.

En résumé, il s'agit de mettre en œuvre ce que réclament les syndicats pénitentiaires depuis des années : à savoir des établissements spécialisés pour arrêter de mélanger tout type de détenus dans des prisons devenues parfois "école du crime". 

Gérald Darmanin n'a pas précisé quel serait cet établissement pénitentiaire. Mais d'après plusieurs sources, le lieu est quasiment trouvé. L'ultra-sécurisée prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) tient la corde, de sources pénitentiaires. Problème majeur : il va d'abord falloir la vider de ses gros profils, parmi lesquels "le roi de la belle" Rédoine Faïd ou le terroriste Salah Abdeslam. Les répartir un peu partout en France ne va pas être une mince affaire, d'autant qu'ailleurs, il n'y a pas de place. La surpopulation carcérale en France a récemment battu un nouveau record, avec une densité carcérale de 129,5%.