Le 2 décembre 2018, Zineb Redouane 80 ans, était frappée au visage par une grenade lacrymogène lancée par un CRS alors qu'elle se trouvait à son domicile, au 4e étage. Le lendemain, elle mourrait dans un hôpital marseillais.
Près de trois ans plus tard, le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, a décidé de ne pas infliger de sanction administrative à l'auteur du tir, comme l'a initialement révélé France Inter ce samedi 30 octobre. Une décision prise au mois de juillet, qui invoque la "fatigue", le "manque de visibilité", la "tension" et "la nécessité légalement établie de tirer". Les faits s'étaient déroulés lors de la 3e manifestation des gilets jaunes. Le lance-grenades avait une portée de 100 mètres et l'immeuble de Zineb Redouane se situait à une trentaine de mètres.
Dans son rapport transmis le 20 mai, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a estimé que le CRS avait bien réalisé un tir réglementaire sans viser délibérément la victime mais avait manqué à "l'obligation de discernement par une action manifestement inadaptée", selon une source proche du dossier. Il recommandait un passage en conseil de discipline pour le CRS et le policier qui était chargé de le superviser. Tous deux n'auront finalement qu'à faire "un stage", pour se faire "rappeler les consignes en vigueur sur l'emploi des moyens de défense".
Cette affaire a fait l'objet de deux expertistes contradictoires. La première, menée dans le cadre de l'information judiciaire, estimait que le tir avait été réalisé en cloche, conformément au protocole, et que la victime avait été touchée par accident. La seconde, menée par le média d'investigation en ligne Disclose, avait considéré qu'il s'agissait d'un tir tendu, qui n'est pas censé être effectué face à des habitations.
La décision de l'administration policière ne met pas fin à l'information judiciaire. À ce stade, aucune mise en examen n'a été annoncée.
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