Le 27 juin dernier, Nahel, 17 ans, décédait à Nanterre après avoir reçu une balle au thorax après le tir d'un policier. Mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, le motard a livré sa version des faits à l'IGPN lors de sa garde à vue la semaine dernière . Comment justifie-t-il ce tir mortel ? RTL a eu accès au compte-rendu de ses auditions, révélé mercredi par Le Parisien.
Le brigadier affirme avoir voulu protéger en priorité son collègue de la Compagnie territoriale de la sécurité routière des Hauts-de-Seine, avec qui il s'était lancé à la poursuite du véhicule. Selon son récit, le motard a d'abord couru vers la Mercedes jaune lorsque celle-ci a été bloquée par un bouchon, arme à la main. Il s'est alors placé au niveau du pare-brise de la voiture de Nahel, pistolet pointé vers lui. L'agent affirme s'être positionné en "tir fichant", une expression technique qui signifie le tir est orientée de façon à se ficher dans le sol sans ricocher. Selon le motard, il visait "le bas du corps" de l'adolescent, "si besoin", précise-t-il.
Le policier déclare ensuite avoir hurlé au jeune conducteur de couper le contact, tandis que son binôme arrivait à son tour. Dans son récit il se dit alors convaincu que l'autre policier a passé "le haut du corps" à travers la fenêtre, "vraisemblablement pour essayer de maîtrise le conducteur ou pour tenter d'appuyer sur le bouton stop du contact". C'est important car lorsque la voiture a redémarré, le brigadier explique s'être senti non seulement acculé contre le trottoir et un "muret situé derrière lui", mais surtout avoir le feu pour éviter que Nahel ne renverse quelqu'un ou "n'embarque" son collègue.
En réalité, le second motard n'avait passé que son bras par la fenêtre, selon ses propres déclarations à l'IGPN. Lui aussi déclare avoir "craint un coup de volant" qui le coincerait contre le muret, mais se dit incapable de décrire la position du tireur lorsqu'il fait feu, son attention étant retenue par le conducteur.
Le brigadier mis en examen souligne ne pas avoir voulu viser le haut du corps mais le bas. Il a également ajouté auprès des enquêteurs qu'il travaillait depuis neuf jours d'affilée au moment du drame.
Selon nos informations l'IGPN a également livré une première interprétation de ce que les motards ont crié à Nahel au moment des faits, et qu'on peut entendre peu distinctement sur la vidéo des faits. La bande-son est toujours analysée en profondeur par les services de gendarmerie de l'IRCGN à qui elle a été confiée, mais les enquêteurs de la police des polices estiment entendre d'abord "coupe, coupe"(sous-entendu "coupe le contact") puis ensuite la phrase "tu vas prendre une balle dans la tête" sans pouvoir l'attribuer avec certitude à l'un ou l'autre des protagonistes. Une sentence qu'aucun des deux motards n'a reconnu avoir prononcée.
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