Le suspect du meurtre de la sexagénaire juive Sarah Halimi va t-il échapper à un procès ? Cette perspective a provoqué ce vendredi 12 juillet la colère des parties civiles après une décision des juges d'instruction en charge de l'enquête sur le meurtre de Sarah Halimi en 2017 à Paris. Ils estiment qu'il y a des "raisons plausibles" de conclure à l'irresponsabilité pénale du suspect, c'est-à-dire à l'abolition de son discernement au moment des faits, synonyme d'irresponsabilité pénale et d'abandon des poursuites.
L'hypothèse des juges, signifiée ce vendredi dans une ordonnance, a relancé la crainte des parties civiles que le suspect musulman Kobili Traoré, 29 ans, ne soit jamais jugé, alors que le parquet de Paris avait réclamé le 17 juin son renvoi devant une cour d'assises pour "homicide volontaire" à caractère antisémite.
Comme le prévoit la procédure, les juges ont saisi la chambre de l'instruction qui devra apprécier les "suites médicales et juridiques" à donner à ce dossier, a expliqué une source proche du dossier. "Le parquet analyse cette ordonnance afin de déterminer s'il fait ou non appel", a quant à lui fait savoir le parquet de Paris dans la soirée.
Pour rappel, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 à Paris, Kobili Traoré, pris d'une "bouffée délirante", selon les experts, s'était introduit chez sa voisine Lucie Attal - aussi appelée Sarah Halimi - au troisième étage d'un immeuble HLM du quartier populaire de Belleville, après avoir traversé l'appartement d'autres voisins.
Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du coran, ce jeune musulman l'avait rouée de coups sur son balcon avant de la précipiter dans la cour. Trois expertises psychiatriques réalisées au cours de l'enquête concordent pour dire que le jeune homme, sans antécédent psychiatrique, ne souffre pas de maladie mentale mais qu'il a agi lors d'une "bouffée délirante" provoquée par une forte consommation de cannabis.
Elles divergent cependant sur la question de l'abolition ou de l'altération de son discernement. Dans leur ordonnance, révélée par le Parisien, les juges estiment finalement qu'il y a des "raisons plausibles" de conclure à l'abolition du discernement de Kobili Traoré au moment des faits, autrement dit à son irresponsabilité pénale. Ils écartent également "la circonstance aggravante du caractère antisémite" du meurtre, selon une source proche du dossier.
C'est la procédure d'instruction la plus erratique qui m'a été donnée de connaître
Me Gilles-William Goldnadel, avocat du beau-frère de la victime.
"Je suis nullement étonné par la décision des juges puisque c'est la procédure d'instruction la plus erratique qui m'a été donnée de connaître", a dénoncé l'avocat du beau-frère de la victime, Me Gilles-William Goldnadel. Me Francis Szpiner, avocat avec Me Caroline Toby des enfants de Sarah Halimi, réclame pour sa part un "débat contradictoire" devant la cour d'assises.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte