Meurtre de Louise : pourquoi les jeux vidéo ne peuvent pas être seuls responsables du passage à l'acte d'Owen L.

Le 7 février, Owen L. poignarde à plusieurs reprises Louise, 11 ans dans le bois des Templiers à Épinay-sur-Orge dans l'Essonne. La collégienne était sur le chemin de retour de l'école quand elle a croisé la route du jeune homme de 23 ans. 

Celui-ci a déclaré aux enquêteurs lors de sa garde à vue que très en colère, après une dispute avec un joueur en ligne, il était sorti de son domicile avec sa doudoune noire dans laquelle se trouvait habituellement un couteau de type Opinel. Son intention était de voler ou de racketter une personne pour se calmer. Il croise alors la route de Louise qui porte autour de son cou son téléphone portable et il l'aborde.

"Le scénario, a priori, c'est qu'il lui dit 'Écoute, j'ai perdu mon portable, j'ai pas mes lunettes, est-ce que tu peux m'aider à le chercher ?'", raconte Michel Mary, chroniqueur judiciaire dans Enquêtes criminelles. Louise le suit dans le bois où Owen L. la menace avec son couteau de lui donner son portable. "Louise est terrorisée et elle se met à hurler. Il explique au policier qu'il l'a poignardée à plusieurs reprises pour la faire taire", ajoute Michel Mary.

La personnalité du suspect mise en cause

Face au récit de ce crime, d'une violence inouïe, commis en l'espace de seulement 12 minutes et sans aucune raison apparente, les enquêteurs sont sans voix. "Très vite, le jeu vidéo en question est désigné comme déclencheur de la violence", indique Sophie Noachovitch, journaliste police-justice à Paris Match. 

Seulement, pour Patrick Hourdé, expert psychiatre, les jeux vidéo ne peuvent pas être tenus pour responsables. "C'est une question qui est très controversée. Moi je suis un peu perplexe, il y a d'autres exutoires lorsqu'on perd un jeu vidéo. La colère normalement on la médiatise en allant faire une balade, en allant à la piscine, en allant pour certains fumer un joint, etc. Lui manifestement il fonctionne de façon très primaire", explique-t-il.

Pour le psychiatre, c'est donc surtout la personnalité d'Owen L. qui est en cause. "L'hypothèse, je dirais, c'est qu'il est ce qu'on appelle un psychopathe. Manifestement, il est mal en société. Il n'a pas de véritables amis autour de lui. Ils sont simplement virtuels. Et à tel point, c'est qu'il passe à l'acte quand il se fâche avec quelqu'un de virtuel. Ce qui montre quand même qu'il est une bombe à retardement, d'une certaine manière", ajoute-t-il. En attendant, la tenue de son procès, Owen L. est présumé innocent. 

>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.