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5 min de lecture

Meurtre d'Antoine Belmonte : une homonymie mortelle

PODCAST - "L'Heure du crime" revient au début de l'année 2003, sur le meurtre d'Antoine Belmonte. Cet homme sans histoire a été tué dans son appartement. Mais il existe un autre Antoine Belmonte qui est policier. Est-ce que le tireur s'était trompé de cible en visant le mauvais "Belmonte" ?

Une voiture de police à Pantin, ville où résidait Antoine Belmonte (illustration).

Crédit : JACK GUEZ / AFP

L'INTÉGRALE - Antoine Belmonte : homonymie mortelle

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L'ENQUÊTE - Antoine Belmonte : a-t-il été abattu par erreur ?

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Jean-Alphonse Richard - édité par Lucille Meriaux

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Vendredi 10 janvier 2003, autour de 12h30, Chantal Belmonte rentre chez elle sur les bords de l'Ourcq, à Pantin, en proche banlieue parisienne. En arrivant au troisième étage, elle remarque tout de suite la porte entrebâillée de son appartement. Son mari git dans l’entrée, sur le sol. Antoine Belmonte, 54 ans, est mort. 

Douze jours après le meurtre, la veuve, Chantal, dépose plainte à l'Inspection Générale des Services, qu'on surnomme la police des polices. Elle dénonce l'inertie policière qui aurait permis à l'agresseur de revenir tuer son mari. En effet, un individu l'avait déjà attaqué sur la porte de l'appartement un mois auparavant

Sa femme ne comprend pas cette violence. Antoine, relieur de livres, était un homme sans histoire et surtout sans ennemis. Alors une hypothèse surgie : le relieur Antoine Belmonte aurait-il été confondu avec un policier du même nom ? Deux hommes portant le même nom, mais sans aucun lien de parenté. 

" Lorsque l'agresseur est venu à son domicile un mois plus tôt, il lui a fait référence au commissariat d'Asnières. Elle (Chantal Belmonte) pense que l'agresseur cherche un policier, Antoine Belmonte et non pas son mari qui n'a absolument rien à voir avec cette affaire ", explique Maître Laurence Léger, avocate de la veuve d’Antoine au micro de L'Heure du crime

Est-ce que quelqu'un cherche à se venger de l'homonyme policier ?

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La brigade criminelle se renseigne sur ce policier Belmonte. Le 27 février 1992, son nom a défrayé la chronique judiciaire. Cet agent du commissariat d’Asnières est appelé avec un collègue pour un cambriolage en cours dans les caves d'un immeuble de la ville. Les agents progressent dans une quasi-pénombre jusqu’à ce qu'ils tombent sur deux jeunes cambrioleurs. 

Le policier Belmonte reçoit un violent coup au visage et, déséquilibré, il tire un coup de feu. Thibault Cottoni, 13 ans, un jeune garçon inconnu de la justice, est tué d'une balle dans la poitrine. Le coup de feu est attribué à Antoine Belmonte, inculpé d'homicide involontaire et laissé libre. À l’époque, l’affaire provoque une vague de colère. Le procureur de Nanterre réfute alors toute "bavure". 

Serait-ce quelqu'un qui cherche à se venger de ce policier ? Juillet 2022, dix-neuf ans après le meurtre d’Antoine Belmonte, le pôle des cold cases de Nanterre reprend le dossier. La juge Nathalie Turquey, qui a notamment élucidé l'affaire du Grêlé, se penche sur l'hypothèse de l'homonymie.

Un mannequin d'enfant

Au cours des investigations, la juge découvre dans les scellés une lettre non signée, déposée courant 2008 sur la tombe de l’adolescent Thibault Cottoni. Elle indique en substance que la mémoire de Thibault est vengée. La juge demande une analyse ADN. Les résultats remontent vers un homme : Philippe Berlot. 

Celui-ci a été condamné plusieurs fois, notamment en 1990, pour avoir menacé un policier qui s'était retrouvé impliqué dans le meurtre d'un jeune de 14 ans. "Le parallèle est évident avec l'affaire Belmonte. Il y a une dimension chevalier blanc dans cette histoire", avance Stéphane Sellami, grand reporter Police-Justice à Paris Match. 

En février 2025, le pavillon de Philippe Berlot, âgé de 64 ans, est perquisitionné. Les enquêteurs mettent la main sur plusieurs armes et des munitions. Dans une pièce, ils tombent sur une troublante mise en scène. Il y a là un mannequin d'enfant qui représente le jeune Thibault Cottoni, tué par le policier Belmonte. Il porte un blouson de cuir et un foulard... Une chaise est posée juste en face. 

Philippe B. s'y assoit chaque jour pour se recueillir. "C'est une sorte de mausolée dédié à ce garçon qu'il n'a jamais rencontré de sa vie", indique un enquêteur au Parisien. Vendredi 28 février, après 48 heures de garde à vue, Philippe B. est mis en examen pour "assassinat" et écroué. Il a avoué le crime devant la juge Nathalie Turquey. 

Les invités de "L'Heure du crime"

- Maître Laurence Léger, avocate au barreau de Paris et l’avocate de Chantal Belmonte, la veuve d’Antoine.

- Stéphane Sellami, grand reporter Police-Justice à Paris Match et auteur de l’enquête publié dans Paris Match : Mis en examen et incarcéré pour un meurtre élucidé après 22 ans. Il est le co-auteur avec Brendan Kemmet du livre : La Traque du grêlé – au cœur du plus vieux cold cases de la police parisienne, publié aux éditions Robert Laffont.



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