Les infos de 18h - Mort de Matisse : à Châteauroux, près de 8.000 personnes réunies dans le calme pour un vibrant hommage

Environ 8.000 personnes, selon le préfet de l'Indre Thibault Lanxade, ont participé ce samedi 4 mai, à Châteauroux, à une émouvante marche blanche en hommage au jeune Matisse, 15 ans, tué par arme blanche par un adolescent du même âge le 27 avril.

Le cortège qui rendait hommage à Matisse, composé de près de 8000 personnes, a traversé le centre-ville de Châteauroux. Une marche ponctuée de nombreux hommages.

Crédit : GUILLAUME SOUVANT / AFP

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Tous ceux qui souhaitaient rendre hommage à Matisse ont pu participer à la marche blanche ce samedi 4 mai. Matisse, c'est cet adolescent de 15 ans tué le 27 avril dernier après avoir reçu plusieurs coups de couteau lors d'une "rixe" survenue dans le quartier Saint-Denis, selon la procureure de la République de Bourges.

Son agresseur présumé a été mis en examen dans la soirée du 29 avril pour "meurtre" et placé en détention provisoire, et sa mère, âgée de 37 ans et soupçonnée d'avoir "asséné des gifles à la victime" blessée, a été mise en examen pour "violences volontaires" sur "personne vulnérable".

Cette journée d'hommage a débuté ce samedi matin, à 10 heures, avec une cérémonie en toute intimité dans le funérarium où repose Matisse. Sa famille, ses amis se sont succédé. "Ça ne doit pas arrivé. On connaît la famille. Ce sont des gens bien, humains qui ne posent pas de problème. C'est triste", témoigne Yannick, un proche, ému.

Dès 14 heures, la place, au centre de Châteauroux, s'est remplie. Gérard a effectué plus d'une heure de route pour marcher sous la pluie. "Perdre un gamin de 15 ans dans des conditions comme ça, c'est inadmissible [...] On doit être présent pour montrer qu'on n'est pas d'accord avec ces gestes de violence. Y a plus de respect de rien."

Matisse "n'était pas dans les embrouilles"

Il est 15h30. La marche débute. En tête de cortège, la famille de Matisse avec une banderole dans les mains. Dessus, il est écrit : "Matisse un vrai gentil". À droite, une photo de l'adolescent. À gauche, une photo de loutre.

Derrière, une vague de tee-shirt blanc, rose. Des peluches, des fleurs. Des grands-parents, des parents, des amis de la victime. Des jeunes de 15 ans comme Aaron et Mathéo. "Il était gentil, n'était pas dans les embrouilles. On ne s'y attend pas. Ce n'est pas normal", confie le premier. Le second : "On se dit que ça pourrait être nous. On traîne dans la ville, un gars nous demande notre téléphone. Ça part en bagarre et il nous plante. Ça peut arriver à tout le monde, même dans les petites villes comme Châteauroux."

La marche blanche a ensuite fait un arrêt devant l'ex-école de l'adolescent. Son institutrice lui rend hommage : "Je ne veux pas t'oublier et je ne veux pas que tu sois mort pour rien. Alors je t'ai promis qu'à chaque fois que je serai en colère contre quelqu'un, je penserai à toi pour apaiser ma colère et trouver des mots de paix."

Dans le calme

Le silence est assourdissant. Le cortège s'arrête devant le restaurant des parents de Matisse. Puis il revient au point de départ. Peu après 16h30, la foule sèche ses larmes et observe un lâcher de ballons dans le ciel. En fond, une musique d'hommage composée par la cousine de la victime. Au loin, le père du jeune homme enlace sa famille.

Une famille qui a mis en garde contre toute récupération politique. Hier soir, un groupuscule d'ultra droite a déployé des banderoles devant la mairie. Pour assurer la sécurité, il y avait un important dispositif.

À l'avant du cortège, une ligne d'hommes en jaune, des parapluies levés pour empêcher de voir la famille. Sur les côtés, des policiers accompagnent une foule calme et respectueuse.