"Ce n'est pas un motif religieux" : un directeur d'école menacé par une famille qui refuse un enseignant masculin

"Soutien à notre collègue". L'ambiance est pesante à l'école maternelle Clôteaux, située dans le quartier de Bréquigny dans le sud de Rennes, depuis un incident survenu le vendredi 10 octobre.

Ce jours-là, le directeur de l'établissement - également enseignant en grande section - "a subi de graves menaces de la part d'une famille de l'école. Ces menaces étaient accompagnées de propos relevant de l'outrage sexiste, de la diffamation et du mépris", informent des membres de l'équipe éducative. 

Selon des sources syndicales, les parents refusaient qu'un homme, le directeur en l'occurrence, puisse enseigner à leur fille et demandaient à ce qu'elle change de classe pour bénéficier d'un encadrement strictement féminin. Marqué par l'incident, le directeur de l'école est depuis en arrêt de travail. Selon les informations du journal Le Télégramme, le directeur refuserait de revenir tant que la petite fille reste scolarisée au sein de l’école.

Une plainte a été déposée

Une plainte a été déposée auprès de la police ainsi qu'un signalement à la justice en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale, précise le rectorat de Rennes. 

"La situation est connue et fait l'objet d'un suivi attentif et continu par les services académiques depuis son signalement en octobre", souligne le rectorat qui informe que "la famille a été immédiatement convoquée afin de procéder à un rappel du cadre légal" et "a reconnu avoir eu des propos menaçants".

À ce jour, aucune explication a été donnée sur les raisons de cette demande des parents mis en cause. "En l'occurrence, ce n'est pas un motif religieux, a assuré le ministre de l'Éducation nationale, Édouard Geffray. Le directeur d'école avait raison. Il a donc tout mon soutien et tout le soutien de l'institution".

L'école restera fermée ce vendredi 21 novembre

Sur place, les enseignants ont été profondément marqués par l'incident. "On est inquiet pour lui", confie un enseignant, au Télégramme. Il ajoute que le climat à profondément changé depuis les faits.

Pour l'équipe éducative de l'établissement, "le lien de confiance avec cette famille est rompu" et demande que l'enfant soit scolarisée dans un autre établissement. L'école maternelle sera d'ailleurs en grève ce vendredi 21 novembre afin d'alerter sa "hiérarchie" et marquer son soutien au directeur "qui traverse des moments difficiles". Elle restera fermée toute la journée. 

"L'école, ce n'est pas le supermarché des revendications individuelles. Donc on ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l'école, veulent ceci ou veulent cela (...) L'école de la République, c'est la même pour tous et c'est sa force", a martelé le ministre de l'Éducation nationale. 

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