Le procès du chanteur star marocain Saad Lamjarred, accusé d'avoir violé et frappé une jeune femme dans une chambre d'hôtel en 2016 en marge d'un concert prévu à Paris, s'est ouvert ce lundi 20 février.
Saad Lamjarred, 37 ans, comparaît libre devant la cour d'assises de Paris. En costume noir et chemise blanche, il a pris place au premier rang au côté d'une interprète. La partie civile, Laura P., s'est assise sur un banc de l'autre côté de la petite salle d'audience. En l'apercevant, elle a été prise d'une crise de larmes. Et quand le chanteur s'est levé pour décliner son identité et sa profession, "artiste", à la barre, elle a détourné la tête, fixant le sol.
Les faits qu'elle dénonce remontent à octobre 2016. Agée de 20 ans, elle avait suivi la pop star et un couple de ses amis à un "after", après avoir fait leur connaissance dans une boîte de nuit. À la fin d'une soirée chargée en alcool et en cocaïne, elle avait tenté de l'arrêter, avait-elle raconté aux enquêteurs. Il l'aurait alors frappée et violée.
Elle avait fui la chambre et a été prise en charge par des employés de l'hôtel qui ont décrit une jeune fille choquée, en pleurs et encore apeurée. Ces mêmes employés avaient stoppé l'homme vraisemblablement ivre qui la poursuivait. Saad Lamjarred assure n'avoir fait que se défendre lorsque Laura P. l'avait soudainement attaqué alors qu'ils s'embrassaient, et conteste toute pénétration. Il ne l'avait poursuivie que pour éviter un "scandale" parce qu'il était connu.
Incarcéré dans la foulée, il a été libéré sous bracelet électronique en 2017. Avant d'être à nouveau brièvement placé en détention en 2018, car mis en examen pour le viol d'une autre jeune femme à Saint-Tropez (Var). L'audience, dont la date n'a pas encore été fixée, aura lieu devant les assises du Var.
Saad Lamjarred a également été mis en cause pour des viols dans des circonstances similaires. D'abord à New York, en 2010, où une jeune américaine a refusé ses avances, ce qui lui a valu, selon son témoignage, d'être frappée et violée. Dans ce dossier, il y aura finalement abandon des poursuites après une transaction passée avec la jeune femme.
Puis, en novembre 2016, une jeune Franco-marocaine a porté plainte pour viol à Paris. Comme l'a rappelé Franceinfo, les faits se seraient produits à Casablanca, 18 mois plus tôt dans l'appartement du chanteur. La jeune femme a ensuite retiré sa plainte "par peur". Les juges ont finalement prononcé un non-lieu.
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