3 min de lecture

L'affaire Isabelle Vincent : le meurtre oublié de Saint-Cyr-en-Val

En 1990, la jeune Isabelle, 18 ans, est retrouvée violée et égorgée dans un champ de blé près de chez elle.

Un champ de blé (illustration)

Crédit : Anatolii Stepanov / AFP

L'INTÉGRALE - L'affaire Isabelle Vincent : les blés couleur de sang du chemin de Galvaux

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L'ENQUÊTE - L'affaire Isabelle Vincent : le meurtre oublié de Saint-Cyr-en-Val

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Jean-Alphonse Richard - édité par Angéline Da Costa

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L'histoire criminelle a tout oublié de ce nom, de ce visage et de cette affaire. Le 14 juin 1990, le corps sans vie, face contre sol et meurtris de la jeune Isabelle Vincent sera retrouvé dans un champ de blé près d'Orléans. À 18 ans, la victime était pleine de vie, bienveillante et sérieuse.

Les inspecteurs penseront immédiatement qu'un dangereux agresseur sexuel s'en est pris à la lycéenne tandis qu'elle rentrait chez elle sur sa petite moto, avant de se retrouver devant un véritable mystère criminel. 

Le corps d'une jeune femme en partie dénudée est découvert par l'agriculteur venu moissonner son champ situé à deux kilomètres du domicile des parents d'Isabelle. La victime porte de nombreuses plaies, notamment au bas ventre et au cou. Elle a été poignardée avec un couteau ou un instrument tranchant et ses blessures aux doigts montrent qu'elle a tenté de se protéger, de lui résister. L'autopsie réalisée à Orléans révèlera qu'elle a été violée et tuée avec une grande brutalité.

Sa famille est effondrée en apprenant la mort de la jeune Isabelle, à qui on ne connaissait aucun ennemi. Ce soir-là, elle était seulement partie jouer aux cartes chez ses amis et devait être sur le chemin du retour, plus tard dans la nuit, lorsqu'elle a été la victime d'un barbarisme sans nom. La moto est retrouvée devant l'entreprise à deux kilomètres du lieu de découverte du corps, ce qui peut signifier que la lycéenne soit tombée en panne. Aucun autre témoin ou indice ne sera trouvé. 

Une lettre morbide

Le lendemain de la découverte, vendredi 15 juin, les parents d'Isabelle reçoivent un courrier anonyme glaçant : "Je l'ai tuée et violée et je me suis jeté dans la Loire". Inspectée, la lettre ne révèlera aucun indice exploitable et laissera les enquêteurs dans l'impasse. Jusqu'au 23 juillet 1990, où une femme contacte les gendarmes et raconte que son gendre, J.R., présenté comme pervers, violent et psychologiquement dérangé, est peut-être l’auteur du crime du champ de blé. 

À écouter aussi

Au lendemain des faits, cet homme, la trentaine, marié et père de deux enfants, fonctionnaire à Orléans, a été admis dans un établissement psychiatrique de la région. Interpellé, le suspect raconte avoir croisé la jeune femme, l'avoir suivie. "J'ai dû la tuer" aura-t-il déclaré aux enquêteurs. J.R., atteints de sérieux problèmes psychiatrique, reviendra sur ses aveux presque aussitôt.

Pourtant, il était bien présent dans les alentours de la scène du crime ce soir-là. Il sera inculpé de viol suivi d'homicide volontaire et incarcéré à la prison d'Orléans. Les traces d'ADN, dont l'expertise est peu fiable, ne correspondrait que de manière peu précise à celle de J.R., ou bien à celle de son ex-petit-ami, voir-même à un membre de sa famille. 

Le suspect remis en liberté

Un rapport fragile qui se révèlera déstabilisateur pour les enquêteurs. "Dans les rapports d'expertises, ils sont extrêmement prudents, ce ne sont pas les résultats d'aujourd'hui", relate Sarah Bourletias, journaliste à La République du Centre qui a consacré un grand dossier sur cette affaire. Il n'y aura pas d'autres expertises "car il n'y aura rien d'autre à expertiser", car les scellés ont été mal conservés. 

Après un an de détention, le suspect est remis en liberté par manque de preuves et l'état de sa santé mentale, au grand dam des parents d'Isabelle qui poursuivront de supplier la justice de poursuivre leurs enquêtes. En vain, puisque le dossier sera clos par le juge d'instruction en 1997. À cause de la durée de la prescription criminelle, qui s'élève à 30 ans, la famille Vincent est quant à elle condamnée à rester sans réponse, et sans justice. 

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Sarah Bourletias, journaliste au journal La République du Centre, elle a consacré un grand dossier sur l’affaire Isabelle Vincent en 6 épisodes Isabelle Vincent, le crime oublié de Saint-Cyr-en-Val disponible sur le site de la République du Centre.
- Maître Emmanuel Gonzalez, avocat d’un accusé.

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