"Koh Lanta" à la prison de Fresnes : Dupond-Moretti n'a "jamais été informé" de l'organisation

Le garde des Sceaux a affirmé ne jamais avoir été informé de l'organisation d'épreuves inspirées du jeu télévisé "Koh Lanta" entre des détenus de la prison de Fresnes. Il a par ailleurs ajouté qu'il y aurait mis un véto.

Éric Dupond-Moretti s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers ce mardi 9 août

Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

"Jamais je n'ai été informé, jamais mon cabinet n'a été informé", a déclaré Éric Dupond-Moretti ce mardi 23 août au sujet de l'organisation de "Kohlantess", une série d'épreuves ludiques et sportives entre des détenus de la prison de Fresnes.

En déplacement à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, le ministre de la Justice a tenu à réagir à la polémique autour de cet événement qui avait, entre autres, transformé la cour de la prison en piste de karting. Parmi les participants, deux détenus filmés lors des épreuves de "Kohlantess" avaient été condamnés à de lourdes peines pour meurtre et pour viol.

"Si j'avais su qu'une compétition de karting était organisée, j'aurais mis un veto très clair", a ajouté le garde des Sceaux, alors que Le Figaro avait révélé que "l'événement avait été validé au préalable par son cabinet". Une information partiellement validée donc par Éric Dupond-Moretti : "Ce que le ministère a su, c'est qu'il y avait une compétition sportive, dans laquelle il n'a jamais été question de karting."

Lundi 22 août dans la soirée, les organisateurs de l'événement ont décidé de supprimer la vidéo affirmant que "la confiance que nous avons accordée au centre pénitentiaire de Fresnes ainsi qu'au ministère de la Justice a été rompue".

Cette polémique remet au centre du débat la question du traitement des prisonniers en France. "Pour moi, la prison, c'est la sanction et la réinsertion. Dans ces images que j'ai vues, il n'y a ni sanction, ni réinsertion. La prison doit avoir un effet dissuasif", a ajouté le ministre.

Une enquête a également été demandée afin de "voir jusqu'où tout cela remonte", sachant que "l'initiative" venait "du directeur de la prison de Fresnes avec l'organisateur".

La rédaction vous recommande