"Ça ne s’effacera jamais". Près de 40 ans après, Joséphine Dard reste toujours très marquée par l'enlèvement dont elle a été victime le 23 mars 1983 alors qu'elle était âgée de 12 ans et demi. Invitée de L'heure du Crime ce jeudi 14 avril, la fille de l'écrivain Frédéric Dard est revenue sur les circonstances de son kidnapping en pleine nuit et sur l'angoisse qu'elle a ressentie pendant sa séquestration.
"La douleur, elle n'est pas physique, c'est un arrachement à ma famille, un arrachement comme ça au milieu de la nuit, c'est horrible... Et puis je ne savais pas si j'allais mourir ou pas, et tout ce que je me disais c'est que je n'allais plus jamais revoir mes parents et c'est ce qui me donnait le plus d'anxiété", explique Joséphine Dard au micro de Jean-Alphonse Richard.
Son kidnapping s'est produit le 23
mars 1983 à Vandoeuvres, une commune à 15 minutes de Genève. Joséphine habitait dans la maison de son père l'écrivain français Frédéric Dard. Aux alentours de 1h30, tout le monde dort, personne n'entend donc le léger frottement de
l'échelle posée contre la façade par un homme vêtu de sombre et masqué. Il grimpe
jusqu'à hauteur d'une fenêtre, celle de la chambre de la petite
Joséphine.
L'homme bondit dans la chambre, la fillette se réveille en sursaut. Elle n'a pas le temps de crier, l'homme plaque sur son visage un mouchoir imbibé de chloroforme. Il finit par enrouler Joséphine dans une couverture et la redescend jusqu'à son véhicule, un camping-car, au coin de la rue. Le 23 mars à 7h00 du matin, moins de
six heures après le rapt, la maman, Françoise Dard est la première à aller pousser la porte de la
chambre de sa fille. Elle est
effrayée par le spectacle qu'elle y découvre. "Il y
a du sang partout" crie-t-elle.
Il y a un mot posé bien en évidence sur la table de nuit de la chambre. C'est une demande de rançon. "Tu reverras ta fille seulement si tu fermes ta gueule, rien dans la presse et pas de flics dans la combine. Tu prépares 2.000 tickets de 1.000 francs suisses usagés dans un délai d'une semaine", est-il écrit. Les parents parviennent à réunir l'argent pour payer la rançon. Joséphine Dard est libérée après 50 heures de détention. La police ne tarde pas à mettre la main sur le ravisseur de Joséphine, un père de famille suisse, en apparence sans histoire, qui menait une double vie.
40 ans se sont écoulés suite à son enlèvement. Aujourd'hui encore l'émotion se fait ressentir pour Joséphine âgée de 51 ans. "Maintenant j'arrive à en parler mais j'ai toujours de l'émotion. C'est ancrée en moi", souligne Joséphine Dard.
"J'ai toujours des angoisses quand je suis dans la foule ou quand je sais qu'il y a du monde dans mon dos. Je suis en hypervigilance, j'ai peur de revoir mon ravisseur", ajoute-elle, toujours apeurée 40 ans après.
- Me Marc Bonnant, avocat de la famille Dard au
moment du procès
- Joséphine Dard
- Eric Bouhier, écrivain et spécialiste de
Frédéric Dard. Il est l’auteur du livre "Dictionnaire amoureux de San
Antonio" aux éditions Plon
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