En 13 secondes, Cédric Chouviat a répété neuf fois "J'étouffe" aux policiers lors de son interpellation. Le 3 janvier 2020, ce père de famille de 42 ans est plaqué au sol à Paris, son casque de moto sur la tête lors d'un contrôle policier, provoquant un malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort deux jours plus tard.
Mardi 29 octobre, le parquet de Paris a demandé un procès devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire contre trois policiers (ils sont encore en exercice) accusés d'avoir involontairement causé la mort de ce livreur. Une quatrième policière, placée sous le statut plus favorable de témoin assistée, a échappé aux poursuites.
Une qualification pénale insuffisante pour la famille, qui veut les voir juger aux assises. "J'ai été choquée par les contradictions que j'ai pu lire concernant les dépositions des policiers ", a souligné dans Focus Dimanche sur RTL, Sofia, fille de Cédric Chouviat. Tout en dénonçant un "tissu de mensonges depuis le début".
À ses yeux, ces dépositions "n'ont aucun sens", a-t-elle expliqué. Et de poursuivre : "J'ai essayé de comprendre certaines choses sur les gestes qu'ils ont fait. C'est infaisable. Je comprends qu'ils n'ont pas pu les mimer le jour de la reconstitution."
Dans ses réquisitions consultées par l'AFP, le ministère public a reproché aux trois fonctionnaires des "négligences" : ils ont usé d'une "technique d'interpellation" qu'ils savaient "dangereuse" sans jamais contrôler l'état de santé du livreur.
Même si leur "recours à la force" était "justifié" face au "comportement opposant" de Cédric Chouviat, a estimé le parquet, leurs "négligences" ont provoqué une "privation très rapide d'oxygène au cerveau" du livreur de 42 ans, qui en est mort.
La fille de la victime s'est dit "surprise" de voir "que les personnes censées nous protéger et veiller à notre sécurité fassent preuve de négligence". Et d'ajouter : "Je pense que c'est volontaire."
Le cerveau de Cédric Chouviat a été privé d'oxygène pendant 2min58. Dans les vidéos, "on écoute l'agonie de mon père, on voit les violences qu'il subit. N'importe qui jugerait qu'il y a une volonté de nuire à partir du moment où ils ont décidé d'aller jusqu'au bout", a-t-elle assuré. Pour elle, "ce n'est pas un accident".
Presque cinq ans après les faits, Sofia Chouviat est remplie de questions : "Pourquoi ne pas avoir réagi directement ? Pourquoi avoir laissé mon père sur le bitume sans vie ? Pourquoi ne pas l'avoir réanimé, et attendre finalement de contacter un collègue pour se mettre d'accord sur une version pour les protéger ?"
"Depuis le début", elle a déploré un comportement "'égoïste" des fonctionnaires de police. "Dans le réquisitoire, on lit qu'ils mettent plus d'une minute à réagir, 2min50 à laisser mon père par terre, c'est inadmissible pour moi", a-t-elle conclu.
Il revient désormais au juge d'instruction de renvoyer ou non les policiers en procès.
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