Le juge des référés a tranché ce jeudi 27 février en demandant de faire cesser la diffusion d'"Intime conviction", fiction inspirée de l'histoire du Dr Jean-Louis Muller, définitivement acquitté de l'accusation du meurtre de sa femme. Succès d'audience, le téléfilm "Intime conviction" de Rémy Burkel, avec Philippe Torreton et Camille Japy, a d'abord été diffusé le 14 février sur Arte. En parallèle, un site internet prolongeant cette fiction permet de suivre jusqu'au 2 mars le procès du suspect, "le docteur Villers", médecin légiste comme le véritable Dr Muller.
Ce jour-là, le projet bimédia devait connaître son épilogue avec la diffusion sur internet du verdict prononcé par un jury et, en parallèle, d'un verdict issu d'un vote des internautes. Mais c'était sans compter sur les trois avocats de Jean-Louis Muller, qui ont attaqué la chaîne franco-allemande et Maha productions pour atteinte au respect de sa vie privée. Ils estiment que l'on reconnaît leur client dans le téléfilm et que son innocence, consacrée définitivement aux assises en 2013, est remise en doute.
"Le risque même que deux internautes votent en faveur de sa culpabilité" provoquera un préjudice, a plaidé Me Eric Dupond-Moretti, révélant à l'avance que le verdict du jury, distinct de celui des internautes, sera un acquittement. Il a ainsi voulu mettre fin au suspense pour "fusiller le programme". L'avocat d'Arte, Me Michel Rasle, a repris l'argument à son compte: "On vous demande l'interdiction d'un film" alors qu'"il va être acquitté dans six jours".
Selon lui, "il n'y a que deux personnes en France" qui ont revu l'affaire dans ce téléfilm, le Dr Muller lui-même et son avocat. "On est sur une fiction", a insisté l'avocate de Maha productions, Me Camille Bauer. Me Dupond-Moretti a, pour sa part, listé les similitudes entre la fiction et la réalité: "A peu près le même âge", "tous les deux médecins légistes", mariés, deux enfants, deux garçons. Puis il a encore énuméré: l'épouse, dépressive, avait été blessée à la tête par un sabot de cheval, le drame s'est déroulé dans la salle de jeux des enfants, autour d'un train électrique, etc.
Pire, selon lui: les éléments imaginaires sont, eux, à charge pour son client. "Vous oscillez entre innocence et culpabilité pour tenir le chaland", a-t-il dénoncé.
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