INFO RTL - Lydia Hadjara, ex-membre de la secte de Raël, va porter plainte contre le gourou et deux disciples du mouvement

Lydia Hadjara va porter plainte pour la première fois contre Claude Vorilhon, dit Raël. Près d'un an après la parution de son livre-témoignage J'étais son esclave (City Editions) en janvier 2025, celle qui racontait avoir été l'esclave sexuelle de cette secte à laquelle elle a appartenu durant 21 ans s'apprête à intenter une action en justice contre le gourou, ainsi que deux autres disciples du mouvement créé dans les années 1970. Elle sera l'invitée de "Face à Fogiel" sur RTL ce mercredi 12 novembre à 8h15.

Selon nos informations, une plainte avec constitution de partie civile va être adressée mercredi par son avocate Me Aline Lebret, au doyen des juges d'instruction de Lyon. Celle-ci concerne notamment des faits de "viols", "agressions sexuelles" et "corruption de mineurs" dans le cadre d'une emprise sectaire.

Lydia Hadjara affirme avoir subi dès ses 13 ans ce que la secte qualifiait "d'éveil à la sexualité", comme elle le racontait à RTL en début d'année. Elle raconte avoir été victime de viols et d'agressions sexuelles tout juste adolescente de la part d'un disciple de Raël, qu'elle ne perçoit pas comme tels à l’époque à cause de l’emprise de la communauté.

Devenue "paria" de la secte de ses 15 à 18 ans après un premier procès où elle témoigne presque à contre cœur (elle n'a pas porté plainte elle-même et n'est pas reconnue comme victime), elle retombe sous l'emprise de Raël jusqu'au déclic à ses 25 ans, en 2007.

La possibilité de bénéficier d'une prescription glissante

Jusqu'ici, Lydia Hadjara ne se sentait pas légitime pour porter plainte. Après plus de deux décennies passées au sein du mouvement raëlien, il a été long pour elle d'assimiler que ce qu'elle avait vécu n'était pas normal, qu'elle se trouvait dans une emprise psychologique dans cette secte. Elle raconte vivre aujourd'hui avec cette culpabilité.

Depuis la publication de son livre, Raël a lancé deux procédures à son encontre : l'une pour "injures" en raison d'une interview sur Canal+ dans laquelle Lydia Hadjara le comparait à Hitler, l'autre pour "diffamation" en raison des accusations portés par la femme dans son ouvrage. Si elle a été relaxée dans la première en septembre, une audience se tiendra le 28 mars prochain dans l'autre affaire.

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Ces procédures n'ont pas été un déclencheur pour Lydia Hadjara, mais un accélérateur de sa plainte, selon son avocate. La plaignante a désormais besoin qu'on reconnaisse sa qualité de victime, espérant que d'autres victimes présumées puissent se manifester.  

Les faits présumés que dénonce Lydia Hadjara, notamment à l'encontre de Raël, sont prescrits. Mais comme la secte existe toujours, elle pense qu'il y a d'autres victimes présumées plus récentes dont la prescription n'est pas actée. Dans ce cas, le système de prescription glissante en cas de viol, d'agression sexuelle ou d'atteinte sexuelle sur un mineur pourrait lui bénéficier pour obtenir qu'un procès ait lieu.

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