INFO RTL - Évasion de Mohamed Amra : deux complices présumés déjà cités dans un dossier pour meurtre en 2020

L'un des possibles organisateurs de l'évasion d'Amra, Jean-Charles P., doit être prochainement jugé aux assises pour un meurtre commis en 2020 à Évreux. D'après les informations de RTL, un autre complice présumé de l'évasion, ainsi que "la Mouche", apparaissent dans ce dossier ancien, sans avoir été poursuivis.

Mohamed Amra lors de son transfert entre la Roumanie et la France.

Crédit : DANIEL MIHAILESCU / AFP

INFO RTL - Évasion de Mohamed Amra : trois complices présumés déjà cités dans un dossier pour meurtre en 2020

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Il est encore beaucoup trop tôt pour que les magistrats instructeurs chargés de l'enquête tentaculaire sur l'évasion de Mohamed Amra puissent attribuer un rôle précis, étayé, à chacun des 18 suspects mis en examen à ce jour, voire abandonnent les charges pour certains. Mais le premier acte, qui s'est joué tout au long de la semaine dernière, laisse déjà apparaître une certitude : plusieurs relations anciennes du petit délinquant devenu un narcotrafiquant d'envergure, issues d'un même territoire qui s'étend de Rouen à Évreux, sont suspectées d'être impliquées.

C'est ce que vient confirmer le dossier d'un meurtre commis à Évreux, le 25 septembre 2020, dans le quartier sensible de la Madeleine comme l'a initialement révélé le Parisien. Ce soir-là, un coup de feu est tiré au cours d'une rixe qui dégénère après une embrouille entre un "Tchétchène" et un "Black" du quartier.

Le Tchétchène, âgé de 27 ans, tombe au sol, mortellement touché. Plusieurs témoins désignent le même tireur présumé, Jean-Charles P., qu'ils décrivent comme étant venu défendre son frère sur fond d'une rivalité liée au trafic de stupéfiants. L'homme conteste les faits, mais il a été renvoyé devant les assises qui doivent le juger prochainement. Il fait surtout partie, depuis jeudi 27 février, des 18 complices présumés mis en examen pour l'évasion d'Amra.

D'après l'enquête judiciaire sur le meurtre, à laquelle RTL a eu accès, Jean-Charles P est soupçonné de s'être enfui au volant d'une Audi noire RS3, Audi dans laquelle sera retrouvée l'ADN de Mohamed Amra - sur deux bouteilles et des masques chirurgicaux - ainsi que ses empreintes digitales - sur un déodorant et une canette.

Un témoin assure par ailleurs aux policiers que c'est lui qui a loué la voiture, sous un faux nom, deux semaines plus tôt. "La Mouche" ne sera jamais inquiétée, il n'a pas de rôle direct dans le meurtre, mais le trafiquant est déjà qualifié de "proche" de Jean-Charles P. par les enquêteurs. Détenu depuis 2022, ce dernier est aujourd'hui soupçonné d'avoir joué un rôle important dans l'évasion d'Amra, notamment au vu de ses contacts téléphoniques avec lui "avant, pendant et après" les faits, d'après une source proche du dossier.

Ce n'est pas le seul rapprochement. Suite au coup de feu de mortel de 2020, Jean-Charles P. avait pris la tangente direction l'Espagne avant d'être interpellé 13 mois plus tard. Parmi les complices cités dans le dossier judiciaire comme susceptibles de l'avoir d'aidé dans sa cavale, un autre nom saute aux yeux : Formose M.. L'homme a été interpellé il y a quelques jours dans le cadre du dossier Amra. Un autre suspect avait par erreur été initialement évoqué come présent dans les deux dossiers.

Formose M. n'a pas été poursuivi à l'époque et est présumé innocent pour ce qui concerne l'évasion, mais la conjonction de ces trois noms montre une nouvelle fois que, pour sa cavale de 284 jours, Mohamed Amra s'est notamment appuyé sur ses proches, pour certains déjà bien ancrés dans la délinquance. Jean-Charles P. a été condamné en 2023 à sept ans de prison pour un braquage à main armée en première instance.

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