INFO RTL - 128 enlèvements et séquestrations par des groupes criminels en 2022

Les images ultra-violentes ont fait le tour de la toile le mois dernier. Le 8 janvier 2023, à Villeparisis (Seine-et-Marne), un homme est entrainé de force dans le coffre d'une voiture par quatre malfaiteurs armés et cagoulés. Cette scène a été filmée par des passants, la vidéo dure deux minutes, on voit la victime frappée à plusieurs reprises avant que ses agresseurs ne parviennent à l'enfermer et à prendre la fuite. L'homme a été retrouvé 11 jours plus tard, et comme la plupart du temps dans ce type d'affaire, il n'a pas voulu déposer plainte.

L'enlèvement de Villeparisis n'est malheureusement pas un cas isolé. Selon le commissaire-divisionnaire Yann Sourisseau, chef de l'Office central de lutte contre le crime organisée (OCLCO) "les enlèvements entre groupes criminels sont apparus il y a une vingtaine d'années et se sont développés depuis".

Selon les informations de RTL, 128 enlèvements et séquestrations ont été enregistrés en 2022 (136 en 2021, et 129 en 2020). "Le phénomène d'enlèvement et séquestration de victimes fortunées a disparu relativement vite au début des années 2000, poursuit le commissaire divisionnaire Sourisseau, laissant place à ce type d'enlèvements crapuleux qui s'est développé chez les trafiquants de produits stupéfiants".

Des victimes qui ne coopèrent pas avec la police

Un groupe de malfaiteur va enlever et séquestrer une personne qui a une dette envers eux, ou qu'elle soupçonne d'avoir volé ou détourné de la marchandise, on parle ici de plusieurs centaines de milliers d'euros. Aucune ville n'est épargnée par ces enlèvements, on en a recensé à Marseille et en région parisienne, mais également dans des villes de taille moyenne comme Tour, Niort, Lamballe, Saint-Nazaire, Clermont-Ferrand. "Là où il y a du trafic de stupéfiant, il y a potentiellement des enlèvements et séquestrations" estime Yann Sourisseau. 

À écouter aussi

Focus

Trafic de drogue : "On a abandonné les cités", déclare Rudy Manna de Alliance Police

10/09/2023 à 14:00 - 31s

Généralement, les enquêteurs se heurtent au même problème : la non-coopération de la victime et de son entourage. Car dans ces affaires, les victimes sont également des personnes qui sont connues des services de police ou de justice.

La plupart du temps ces enlèvements et séquestrations ne durent que quelques heures, quelques jours tout au plus, le temps que l'entourage de la victime trouve un terrain d'entente avec les ravisseurs. Mais en novembre 2021, un homme a subitement disparu à Villepinte (Seine-Saint-Denis). C'est un trafiquant notoire, l'enquête piétine, les policiers le croient mort. Il finit par réapparaitre deux mois plus tard, à son domicile. Une enquête est en cours, mais selon les premiers éléments, l'homme a été enlevé par des narcotrafiquants hollandais, séquestré en Belgique, et il était soupçonné d'avoir dérobé 2 millions d'euros de marchandise. La famille a prévenu la police du retour de ce jeune homme qui n'a jamais voulu coopérer avec les enquêteurs.