"Je m'en voulais de ne pas avoir dit stop assez tôt." Au procès de Georges Tron pour viols, plusieurs femmes témoins ont décrit jeudi 8 novembre un "mode opératoire" destiné à lever leurs défenses devant ses avances.
L'ancien secrétaire d'État est jugé depuis le 23 octobre devant les assises de Seine-Saint-Denis. Georges Tron est accusé de viols et agressions sexuelles par deux anciennes employées de la mairie de Draveil (Essonne), qu'il dirige depuis 1995.
Virginie Ettel et Éva Loubrieu accusent depuis mai 2011 l'élu d'avoir commencé à pratiquer sur elles de la réflexologie plantaire - sa passion revendiquée - et fini par leur imposer des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, avec son ancienne adjointe à la Culture Brigitte Gruel.
Convoquées comme témoins ce jeudi 8 novembre, d'autres femmes ont raconté des tentatives d'approche du maire, ressemblant à un "mode opératoire".
"Je ne voulais pas venir (devant les assises) parce que j'ai mis des années à passer à autre chose. Je m'en voulais de ne pas avoir dit stop assez tôt", déclare à la barre une cadre au Conseil départemental de l'Essonne. La témoin évoque des repas qui s'éternisent, des manipulations de pieds sous la table pour qu'elle "se détende" alors qu'elle sollicite un emploi en 2007.
Elle affirme avoir été attirée dans le bureau du maire tard, un soir, par Brigitte Gruel, dont les mains descendent vers sa poitrine. Elle finit, dit-elle, par résister quand l'élu essaie de lui mettre deux doigts dans la bouche. Les accusés nient en bloc.
Une ancienne journaliste dans une chaîne de télévision locale dit avoir quant à elle toujours du mal à expliquer comment elle s'est retrouvée avec un pied sur le genou du maire. Selon elle, Georges Tron s'était arrangé pour être seule avec elle pendant un tournage dans son bureau.
On a l'impression qu'on peut réagir mais c'est beaucoup plus compliqué que ça
Une témoin dans le procès Tron
Elle "sonne la fin de la récré" quand il "sort un bas noir de sa poche en me demandant de le mettre". "Pour moi, il y a vraiment eu un mode opératoire", "quelque chose de redoutable, de bien ficelé".
"On a l'impression qu'on peut réagir mais c'est beaucoup plus compliqué que ça", remarque une ancienne assistante parlementaire qui reproche au député-maire de lui avoir saisi le pied dans une voiture en route pour l'Assemblée nationale. Le procès doit encore durer jusqu'à la mi-novembre.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte