Alexandre Djourhi, un homme d'affaires franco-algérien soupçonné d'avoir été un intermédiaire dans l'affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, a été mis en examen le 31 janvier pour "corruption passive"
La justice française réclamait son extradition depuis des années. Il a été remis le 30 janvier au soir aux autorités à l'aéroport de Roissy, en provenance de Londres, où il avait été arrêté en janvier 2018, en vertu de mandats d'arrêt européens et d'Interpol.
Le sulfureux homme d'affaires a également été mis en examen pour "faux et usage de faux", "corruption active d'agent public étranger", "complicité" et "recel de détournement de fonds publics par une personne chargée d'une mission de service public", ainsi que pour "blanchiment de corruption active et passive d'agent public étranger en bande organisée" et "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée".
Alexandre Djouhri, proche de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin puis de Claude Guéant, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, était très attendu par les magistrats français, les investigations ayant mis au jour plusieurs flux financiers suspects l'impliquant dans l'affaire libyenne.
Son nom est notamment apparu dans l'enquête pour la vente en 2009 d'une villa située sur la Côte-d'Azur, à un fonds libyen géré par Bachir Saleh, grand argentier du régime de Khadafi, et qui vivrait désormais en exil en Afrique du sud. Selon le mandat d’arrêt délivré contre lui par Interpol en 2012, Bachir Saleh, aurait retiré près de 30 millions d’euros en espèces de la banque centrale libyenne juste avant le début de la guerre civile qui déchire le pays depuis 2011.
Au cœur des relations financières troubles entre la sphère sarkozyste et le régime Kadhafi, Alexandre Djouhri est soupçonné par la justice française d'avoir dissimulé, derrière plusieurs prête-noms, les versements occultes du régime libyen en cédant la villa azuréenne à un prix surévalué.
"C'est l'imaginaire et la machination, j'ai jamais eu de villa en prête-nom et je n'ai jamais vendu de villa à Bachir Saleh", s'était défendu l'homme d'affaires en mars dernier sur LCI.
Déclenchée par la publication par Médiapart en 2012 d'un document censé prouver le financement libyen de la campagne de 2007, l'enquête a notamment conduit à la mise en examen pour "corruption passive" de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, qui contestent tous deux la validité des investigations.
Un juge des libertés et de la détention doit désormais statuer sur l'éventuel placement en détention provisoire d'Alexandre Djouhri , requis par le parquet national financier.
En 2011, alors que son régime était sur le point de s'effondrer, et que la France menaçait de bombarder la Libye, Mouammar Kadhafi avait fait des déclarations fracassantes lors d'une interview télévisée. "C'est moi qui ai aidé Sarkozy à prendre le pouvoir. Je lui ai donné de l'argent avant qu'il ne devienne président. Il est venu ici, il m'a rendu visite dans ma tente, quand il était ministre de l'Intérieur, et m'a demandé de l'aide".
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