Féminicide d'Amanda Glain : l’ex-policier Arnaud Bonnefoy condamné à 22 ans de réclusion criminelle

L'ancien policier Arnaud Bonnefoy a été condamné à 22 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris, pour avoir étranglé début 2022 sa compagne Amanda Glain au motif qu'elle voulait le quitter.

Cour d'assises de Paris

Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP

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Il risquait la réclusion criminelle à perpétuité. Finalement, l'ex-gardien de la paix, Arnaud Bonnefoy, est condamné à 22 de réclusion criminelle pour le féminicide, en janvier 2022, d'Amanda Glain, sa compagne de l'époque. Le délai d'appel est de dix jours.

Durant le procès, qui s'était ouvert mardi 2 septembre à la cour d'assises de Paris, il assure avoir été "honnête". "C'est un acte que je regretterai toute ma vie et qui est impardonnable. Mais j'ai dit la vérité sur cette affaire", a prononcé Arnaud Bonnefoy avant la délibération du jury.

Aujourd'hui âgé de 33 ans, Arnaud Bonnefoy a expliqué par sa "jalousie maladive", "tyrannique", "morbide" autant qu'"infondée", un acte "monstrueux", exercé avec "une violence, une force terrible". Il avait tué sa compagne, alors âgée de 28 ans, en effectuant un étranglement.

Durant le verdict, annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi, le président de la cour, Marc Sommerer a ainsi insisté sur les "conséquences dramatiquement irrévocables" de ce geste. Arnaud Bonnefoy a accueilli la sentence dans le calme, tout comme les proches d'Amanda Glain, bien que la peine soit en deçà de ce qu'avait réclamé l'avocate générale Inès Bordet. Elle avait requis 28 ans de réclusion assortis des deux-tiers de période de sûreté, émettant des doutes sur la sincérité des regrets de l'ex-policier.

Une relation, empreinte de violence

Le meurtre d'Amanda Glain, qui exerçait comme créatrice de contenus, avait été l'un des premiers féminicides de 2022, année durant laquelle 118 avaient été recensés par le ministère de l'Intérieur.

Le 28 janvier 2022, le corps de la victime avait été retrouvé dans l'appartement du nord-est parisien que louait Arnaud Bonnefoy, originaire de Marseille et alors en poste en Seine-Saint-Denis. Volatilisé durant une cavale de trois semaines, il avait fini par se rendre à la police.

L'ex-policier a expliqué qu'elle venait de lui confirmer la fin de deux ans d'une relation, empreinte de violence, d'insultes, de menaces de mort et ruinée par sa jalousie. Au lendemain d'une énième dispute, dans le huis-clos de son studio parisien de 18 mètres carrés, portant sur les publications de la jeune femme sur les réseaux sociaux.

Amanda Glain, une "femme parfaitement équilibrée"

Amanda Glain "se prépare pour aller travailler". Il se réveille à son tour "en imaginant que la dispute a cessé". Mais "elle me dit que je ne suis qu'un connard", qu'elle trouvera quelqu'un d'autre de mieux, a-t-il raconté. Pendant qu'Amanda Glain se maquille, il se décrit "submergé" par "la peur de son départ, qu'elle m'abandonne", un mélange de "fureur, de colère, de haine, de peine". Il se lève, va dans la salle de bains et l'étrangle.

Dans la salle d'audience, il décrit Amanda Glain comme une "femme parfaitement équilibrée" dont il a affirmé qu'il l'aimait "profondément", lors d'un récit durant lequel le frère de la victime n'a pu retenir ses larmes.

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