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            Blandine Lenoir de Carlan, la mère de Philippine
Crédit : RTL
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Le 21 septembre 2024, Philippine, 19 ans, disparaissait en sortant de l’université Paris-Dauphine. Retrouvée sans vie dans le bois de Boulogne par ses proches, Philippine a été tuée par un homme sous OQTF. Sa mère Blandine Lenoir de Carlan, accompagnée de son avocate Me Virginie Le Roy, était l'invitée de Marc-Olivier Fogiel dans RTL Matin, ce vendredi 19 septembre afin, pour la première fois, d'exprimer "sa colère et ses remerciements".
Après plusieurs battues menées à l'initiative de la famille, le corps de Philippine a été retrouvé dans le bois de Boulogne. "Dès le vendredi 20, en fin d'après-midi, je savais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, raconte la mère de la victime sur RTL. Donc, je suis allée au commissariat de Guyancourt, où j'habite, ça n'a rien donné puisque Philippine est majeure et n'a pas de troubles psy, ce n'était pas intéressant, on ne la recherchait pas".
"'On a été sur son lieu d'habitation dans le 6e, poursuit-elle, et on nous a un peu mené en bateau. Donc, nous avons organisé une première battue de nuit et une battue le lendemain matin. Et là, à la maison, j'ai dit : 'non ; je n'abandonne pas, je sais qu'elle est au bois de Boulogne, je le sais'. On nous avait promis de borner le téléphone à minuit, ce n'était toujours pas fait. Ensuite, on nous a donné vers 16h un bornage : c'était tout le bois de Boulogne..."
Quand on nous a dit qu'on a retrouvé le corps, par hasard, j'ai voulu y aller, j'ai voulu la déterrer, j'ai voulu m'approcher d'elle, j'ai voulu la bercer, raconte-t-elle. Et on m'a tout interdit.
Blandine Lenoir de Carlan, sur RTL
Quand de premiers indices pouvant signifier la présence du corps de Philippine dans le bois de Boulogne ont été découverts, la police a pris les choses en main. "Au moment où on l'a retrouvée, la police est arrivée et a dit : 'Non, ce ne sont que des vêtements'. Et là, j'ai compris. Enfin, j'avais déjà compris dans mon cœur, mais... C'est la première fois et la dernière fois que j'ai hurlé, mais hurlé ! Et après, on nous a parqués, on nous a dit après : 'maintenant, on va faire deux groupes, ceux qui ont vu le corps et ceux qui ne l'ont pas vu'. Alors là, on a entendu le mot 'corps'. Voilà comment ça nous a été annoncé".
"Quand on nous a dit qu'on a retrouvé le corps, par hasard, j'ai voulu y aller, j'ai voulu la déterrer, j'ai voulu m'approcher d'elle, j'ai voulu la bercer, raconte-t-elle. Et on m'a tout interdit. Depuis 24 heures, on se battait pour elle. Et là, la police est arrivée, hop, on parque tout le monde, et on me dépossède de ma vie. Et j'ai pu la revoir, que déjà toute abîmée, toute bleue. Voilà. Et on me dit que c'est normal".
Le corps de Philippine présente de nombreuses traces de sévices et de blessures. Malgré une autopsie réalisée, pas encore publique, il y a encore des zones d'ombre à éclaircir. On ne sait pas précisément ce qui est arrivé à Philippine. "C'est tout le cœur du sujet en cet état de l'instruction, explique Me Virginie Le Roy. Ce qu'on sait par les conclusions qui nous ont été notifiées d'autopsie, c'est qu'elle a été tuée, étranglée. L'instruction est ouverte de ses deux chefs. En revanche, il reste une zone d'ombre qui est insupportable. Il faut se mettre à la place de la famille, sur une plage horaire d'un peu moins de deux heures".
L'homme suspecté du meurtre de Philippine est un homme marocain, qui était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) "on ne stigmatise pas les OQTF, assure Blandine Lenoir de Carlan. C'était lui. Les autres, ils n'ont rien à faire en France par la loi, mais moi, c'est lui qui n'avait rien à faire là. Ma fille se promenait, rentrait chez elle. Et c'est lui qui ne devait pas être là. Et pour plein de raisons".
Elle déplore des dysfonctionnements en série qui ont jalonné le parcours du meurtrier. "La juge qui l'a libérée a lu le texte comme elle voulait le voir, estime-t-elle. Les gendarmes à Auxerre ont mis huit jours à réagir alors qu'il n'est jamais arrivé, il n'était pas à l'hôtel, il n'a jamais pointé comme ça devait être fait. Ensuite, quand c'est passé, ils ont fait une démarche par rapport à Paris, encore plusieurs jours. Et puis après, c'était fait".
"Mais je n'ai pas encore assez d'énergie pour me battre contre eux, concède-t-elle. Ma colère, c'est vraiment contre cet homme". L'avocate, elle, affirme qu'une plainte contre l'État "est en réflexion". "Les dysfonctionnements, ils sont multiples, ils sont majeurs et puis, ce qui frappe, c'est qu'ils sont à toutes les étapes. L'extrême dangerosité de l'individu était déjà marquée par le précédent dossier. On ne lâche pas un individu sèchement comme ça. Il n'y a eu aucun suivi, le seul suivi qui lui a été imposé, c'est finalement une assignation à résidence et une obligation de pointage. Mais il n'y a rien, puisque ce n'est pas contrôlé. Et c'est ça, en fait, le vrai sujet".
Blandine Lenoir de Carlan ne veut pas parler de "laxisme", "un peu sévère pour tous ceux qui travaillent et qui font bien leur travail et qui essaient en effet de faire ce qu'il y a à faire". "Mais moi, estime-t-elle, maintenant, je sais qu'il y en a qui ne le font pas et qui sont peut-être débordés. Ils ont peut-être plein de raisons. N'empêche, c'est ma fille qui est morte".
Après cette affaire, l'ex-député Olivier Marleix avait voulu allonger le délai possible dans centres de rétention, mesure censurée par le Conseil constitutionnel. "Mon mari et moi, on avait suivi tous les débats et on a suivi les votes, raconte la mère de Philippine. Et quand on m'a appris assez délicatement que le Conseil constitutionnel avait censuré, alors là, moi, je suis retombée. J'étais anéantie".
    
    
    
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