ENQUÊTE RTL - Proxénétisme de proximité : nombre de dossiers, victimes mineures... Les chiffres inquiétants d'une étude

Le proxénétisme de proximité ne cesse d'augmenter en France. En 9 ans, le nombre de dossiers traités par les forces de l'ordre a été multiplié par 10. De plus en plus de jeunes françaises sont touchées, la moitié d'entre elles sont mineures. Selon une étude confidentielle de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) que RTL a pu consulter, 226 affaires ont été recensées l'an dernier.

La police ne parle plus de proxénétisme de cité, mais de proxénétisme de proximité, tant le phénomène s'est répandu, parfois même jusque dans des zones rurales. La jeunesse des victimes est frappante : sur 461 identifiées l'an dernier dans des enquêtes de police et de gendarmerie, 272 sont des mineurs. Elles ont 15 ans ou plus pour la plupart, mais certaines ont tout juste 12 ans. Leurs proxénètes, parfois à peine plus âgées, les recrutent sur Internet ou plus souvent via des proches ou dans des foyers. Les passes ont lieu dans des appartements loués sur Airbnb, dans des hôtels bas de gamme ou même directement au domicile des clients.

Majoritairement, pour 87% d'entre elles, les victimes sont françaises, souvent déjà victimes de violences dans l'enfance, en rupture familiale ou déscolarisées. La prostitution est alors pour elles un moyen de subvenir à leurs besoins, même si l'Office de lutte centrale pour la répression de la traite des êtres humains souligne que ces victimes mineures sont issues de tous les milieux sociaux.

Les proxénètes sont en grande majorité de jeunes hommes déjà connus des services de police, notamment pour trafic de stupéfiants. Pour eux, le proxénétisme est un moyen de diversifier leur activité criminelle à peu de frais. Surtout pour ceux qui usent de ruses amoureuses, feignant un lien affectif avec leur proie pour mieux exercer leur emprise. Ils sont surnommés les loverboys et alternent marques d'affection et violences extrêmes face à leurs victimes.