La Martinique continue de se mobiliser contre la vie chère. Depuis plusieurs jours, la ville de Fort-de-France est au cœur de vives tensions entre groupes d'individus et autorités. Mercredi soir, le préfet, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé "avoir signé un arrêté de couvre-feu", entrant en vigueur de 21 heures à 5 heures du matin dans les quartiers les plus touchés par les violences.
"Nous avons connu quatre ministres des Outre-mer. Ce qui veut dire que la considération qu'on nous porte n'est pas au rendez-vous", lâche Giovanni William, député apparenté PS de Martinique, qui demande au gouvernement de discuter avec les armateurs et la grande distribution afin d'apporter une partie des solutions.
"Il y a urgence pour la Martinique, il y a urgence pour la Guadeloupe, il y a urgence pour l'ensemble de nos territoires. Cette situation ne peut plus durer", a-t-il condamné, au micro de RTL.
À l'instar du député, les manifestants dénoncent des tarifs beaucoup plus élevés qu'en métropole : 40% d'écart en moyenne selon l'INSEE. Sur l'île, il faut débourser presque dix euros pour un pack d'eau minérale, deux euros pour des pâtes ou trois euros pour un gel douche, autant de produits importés en Martinique.
Car pour faire arriver les aliments sur cette île des Caraïbes, il faut les transporter par bateau, ce qui coûte cher au vu du nombre d'intermédiaires engagés : les ports, les manutentionnaires, les grossistes... Chaque maillon de la chaîne réalise une marge et fait donc grimper les prix.
Une seconde donnée explique cette montée des prix : l'octroi de mer, censé rendre les produits importés plus chers que la production locale. Mais cette taxe spécifique finit par alimenter la spirale des prix.
Et si 20 % des produits sont produits localement, ces derniers n'échappent pas non plus à l'inflation. L'île a connu des conditions météo compliquées ces dernières années et la production a chuté, moins 11 % pour les bananes par exemple. Il y a aussi un facteur structurel, la Martinique ne compte que 350.000 habitants : les agriculteurs ne peuvent donc pas produire massivement et réaliser des économies d'échelle.
Des mesures d'urgence sont donc à l'étude pour faire baisser les prix de 2.500 produits de première nécessité.
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