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Des pompiers à Tournissan, dans l'Aude, le 5 août 2025.
Crédit : Idriss BIGOU-GILLES / AFP
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Sur RTL, Christophe Chantepy, expert national en défense des forêts contre les incendies à l'Office national des forêts, estime que l'intensité du feu s'explique par "une sécheresse historique". "Quand on combine ça avec une topographie ascendante et le vent, ça fait effectivement des vitesses de propagation qui peuvent être importantes", explique-t-il.
Selon les premières estimations, le feu s’est déplacé à une vitesse impressionnante de 6 km/h. "C’est plus rapide qu’un homme qui marche", souligne Christophe Chantepy.
À la mi-journée, ce mercredi, le feu continue d'être attisé par le vent et progresse toujours à une vitesse de 6 km/h. Deux zones sont la priorité des pompiers : Roquefort-des-Corbières, et l'autoroute A9. Pour éviter la propagation, le dispositif est colossal et va être renforcé par la mobilisation de la totalité du dispositif national de lutte contre les incendies : 9 Canadairs et 5 Dash au total. Près de 2.000 pompiers et 600 engins sont mobilisés.
Alors que plusieurs communes ont déjà été ravagées par les flammes, d'autres espèrent encore être épargnées. À Thézan-des-Corbières, au sud de Narbonne, le feu est aux portes du villages. C'est l'une des dernières communes du massif qui n'a pas encore été évacuée. Sur place, notre reporter, Valentin Boisset, a rencontré les habitants qui s'entraident et ravitaillent les pompiers en eau.
L'incendie qui se propage dans l'Aude est "hors norme" par sa vitesse. Comme l'explique notre reporter sur place, le feu a couru en fait plus vite que les pompiers. Impossible à contenir, les pompiers ont donc décidé de protéger les personnes et les biens. Ce qui a fonctionné puisque seule une trentaine de maisons ont été touchées ou détruites. Une personne est décédée parce qu'elle refusait de quitter sa maison, cernée par les flammes. Les habitants tiennent tous à saluer la technique et le courage des pompiers.
Anaël Payrou, vigneron, a perdu 80% de ses récoltes ravagées par l'incendie. Sur RTL, il estime que ces vignes ont permis de ralentir le feu : "Je passe un coup de gueule parce que les agriculteurs, on est souvent décriés mais s'il y avait pas eu les vignes, je pense qu'il y aurait eu beaucoup plus de dégâts. Elles sont un pare feu naturel."
Sans garanti de remboursement pas son assurance, il en appelle au gouvernement et à la solidarité locale.
À Coustouge, à l'est du département de l'Aude, Fabienne a tout perdu. Sa maison a été entièrement ravagée par les flammes. "Elle est en ruine. Tout a brûlé. Il ne reste plus rien. C'est encore en train de brûler à l'intérieur", raconte-t-elle au micro de RTL.
Malgré l'émotion, elle a tenu à remercier les pompiers : "Grâce à eux, on a survécu. Nos animaux ont survécu grâce à eux aussi. Donc merci à tous les pompiers pour tout ce qu'ils font." La sinistrée envisage déjà de partir pour "tourner la page".
La maison de Fabienne, calcinée par les flammes dans l'Aude.
Crédit Image : Patrick Tejero / RTL
Notre reporter, Valentin Boissais, s'est rendu à l'entrée du massif des Corbières, dominée par une épaisse fumée.
L'entrée du massif des Corbières, le 6 août 2025
Crédit Image : Valentin Boissais / RTL
L'entrée du massif des Corbières, le 6 août 2025
Crédit Image : Valentin Boissais / RTL
"Un sinistre hors norme". C'est ainsi que le porte-parole des sapeurs-pompiers de France, Eric Brocardi, a qualifié le feu qui parcourt le département de l'Aude. Au micro de RTL, il a expliqué que sa vitesse de propagation était de 5,5 km/h.
"La dernière fois que nous avons enregistré ce type de progression, cela avoisinait les 4,4 km/h, c'était en juillet 2003 à Vidauban (Var)", a-t-il ajouté.
Face à la dangerosité du sinistre Eric Brocardi appelle à respecter les consignes des sapeurs-pompiers : "Il faut évacuer uniquement sur ordre [...]. Lorsqu'on demande de rester confiné, c'est que toutes les mesures ont été prises et les calculs en termes d'anticipation des sinistres ont été faits."
Le feu qui ravage une quinzaine de communes du département de l'Aude est "d'une ampleur importante". Sur RTL, la sous-préfète de l'Aude, Lucie Roesch, explique que 11.000 hectares ont été parcourus, "ce qui est à peu près l'équivalent de la surface de Paris". Selon elle, le feu est "toujours actif et alimenté par des conditions météo défavorables ainsi qu'une forte sécheresse."
Grâce à cette carte régulièrement mise à jour sur Google Maps, on peut voir l'étendu de l'incendie qui ravage l'Aude depuis mardi.
La carte du feu qui ravage une partie de l'Aude
Crédit Image : Capture Google Maps
Alors que plus de 1.500 pompiers sont mobilisés pour lutter contre les flammes, les habitants sont épuisés par le feu sans fin. Sylvie a passé la nuit debout en passant le tuyau d'arrosage pour tenter d'humidifier le jardin : "Ma voisine était seule aussi, on s'est vu plusieurs fois dans la nuit parce qu'on avait peur."
De son côté, Frédéric, habitant de Tournissan, a passé la nuit à "ravitailler les pompiers". Il confie sa "panique" face au plus gros incendie de la région.
Le feu qui a parcouru 12.000 hectares dans l'Aude a été favorisé par des conditions météorologiques très défavorables. Placé mardi en vigilance rouge pour risque d'incendie, le département était soumis aux fortes chaleurs, à la sécheresse et au vent. Mais selon le spécialiste météo de RTL Louis Bodin, les conditions vont "s'améliorer" dès ce mercredi après-midi, permettant au vent de faiblir, ce qui devrait aider les pompiers dans leur lutte contre les flammes.
À Coustouges, une commune touchée par les flammes, Serge a dû évacuer avec sa maman de 99 ans. Au micro de RTL, il témoigne "d'une tornade de feu". "C'est la catastrophe complète. Des feux, j'en ai vu beaucoup [...] mais ça n'avait rien à voir avec ça. Je vais retrouver un paysage qui ne sera plus vert, mais noir", confie-t-il. L'homme a trouvé refuge chez des amis à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.
Sur RTL, un vigneron a témoigné de la puissance de cet incendie. : "Quand on a vu que ça commençait à passer la crête et à venir sur le village et que les vents étaient dans l'autre sens, j'ai donné l'ordre d'évacuer la cave aux alentours des 17h." "En une heure, je n'ai jamais vu un feu aller aussi vite. Les pompiers ont fait le maximum, sont venus en nombre. Mais c'était tellement rapide qu'ils n'ont pas pu tout protéger", explique-t-il.
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