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ÉDITO - Roanne : "Ce n'est pas l'émotion qui doit faire la loi", estime Alba Ventura

Alba Ventura revient sur l'affaire de Roanne : un père de famille a passé à tabac un adolescent suspecté d'avoir agressé sexuellement sa fille. Même si la justice est lente, elle ne se rend pas dans la rue.

Palais de justice de Paris, un relief représentant le blason de la justice et sa balance.
Palais de justice de Paris, un relief représentant le blason de la justice et sa balance.
Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP
UN POINT C'EST TOUT - Roanne : "Ce n'est pas l'émotion qui doit faire la loi", estime Alba Ventura
00:01:49
ÉDITO - Roanne : "Ce n'est pas l'émotion qui doit faire la loi", estime Alba Ventura
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L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura - édité par Sandra Cazenave
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Une expédition punitive a eu lieu à Roanne (Loire), où un papa, quelques amis et voisins ont passé à tabac un jeune de 16 ans accusé d'avoir agressé sexuellement sa petite fille de 6 ans. Comme tout parent, on s'interroge : qu'est-ce que je ferais si on s'en prenait à mon enfant ? Mon premier réflexe serait aussi d'aller casser la figure de l'agresseur. Sauf qu'il y a le coup de sang et la raison qui contrebalance. Se faire justice soi-même est interdit par la loi, on le rappelle. 

Car, quelle est la suite ? La loi du plus fort, la loi de la jungle ? Œil pour œil, dent pour dent ? On fait comme aux États-Unis où on peut s'armer pour se défendre ? On s'entretue ? Nous sommes dans un État de droit, pas au Far West, comme l'a rappelé le procureur de Roanne. D'ailleurs, qu'un député qui fait les lois et qui aspire à diriger un grand parti - elle évoque Aurélien Pradié (LR) - valide qu'un père se fasse justice, ça pose quand même question. 

Alors oui, notre justice est imparfaite. Elle est perçue comme laxiste et inégalitaire. Surtout, notre justice est lente et les citoyens ont la conviction qu'elle n'est pas rendue dans un délai raisonnable. On peut donc craindre d'autres affaires comme celles de Roanne. 

Hier, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a parlé de places de prison, de policiers et de gendarmes supplémentaires. Il a oublié de dire qu'il faut encore plus de greffiers et de juges, même si le budget de la justice a augmenté. En attendant, si la confiance dans la justice est ébranlée, ce n'est pas l'émotion qui doit faire la loi, ni les réseaux sociaux qui doivent dire le bien ou le mal. La justice ne se rend ni dans la rue, ni sur les plateaux télévisés, mais dans les tribunaux. 

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