DOCUMENT RTL - Incendie à Nice : un rescapé, qui a perdu sept membres de sa famille, témoigne

Dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juillet, un incendie a ravagé un appartement au 7e étage d'un immeuble du quartier populaire des Moulins, à Nice, provoquant la mort de sept personnes d'une même famille : des enfants de 5, 7 et 10 ans, un adolescent de 17 ans, deux femmes de 22 et 46 ans, et un homme de 45 ans. 

Au micro de RTL, Zayairoudine, rescapé de l'incendie, revient la nuit du drame : "Ça s'est passé aux alentours de 2h du matin. Ma mère est venue me réveiller. J'ai vu qu'il y avait déjà de la fumée partout. J'ai fait en sorte de prendre mon frère qui était plus proche de moi. On s'est mis à la fenêtre pour essayer de respirer du mieux qu'on pouvait."

Bloqués au 7e et dernier étage de l'immeuble, le jeune homme de 19 ans a expliqué avoir vu des personnes apporter des matelas en bas du bâtiment, puis son beau-père et son frère sauter : "On l'a vu littéralement tomber et ne plus bouger au sol. On pensait qu'il était juste inconscient sur le moment. Et juste après, mon frère a suivi. Il a sauté lui aussi. Sur le moment, on ne pensait pas à grand-chose."

"Dans les 5 à 10 minutes qui ont suivi, les pompiers sont arrivés et nous ont descendus", a poursuivi Zayairoudine. Ils lui ont appris la mort de trois membres de la famille, puis de trois autres dans l'appartement : "On s'est effondré en larmes. On venait littéralement d'apprendre qu'on venait déjà d'avoir trois morts alors qu'on pensait qu'ils s'en étaient sortis. (...) Puis, un peu plus tard dans la soirée, quand ils ont fini de faire toute la reconnaissance dans l'appart, ils nous ont dit qu'ils ont trouvé tout le monde mort."

On n'a plus rien

Zayairoudine, rescapé de l'incendie

Aujourd'hui, Zayairoudine se retrouve seul avec deux frères : "Je n'ai plus rien littéralement, mais je fais mieux parce que j'ai ma famille avec moi. J'essaie vraiment de faire en sorte d'avancer juste avec ce que j'ai."

Il a été relogé dans un appartement, où il restera sûrement pour un long moment, "le temps que tout se calme autour, qu'on puisse faire les obsèques, les enterrements, qu'on puisse se reconstruire parce qu'on a tout perdu dans l'incendie. On n'a plus de papier d'identité, plus rien", a expliqué le jeune homme, les larmes aux yeux.

Un de ses frères, qui s'est jeté par la fenêtre, est toujours hospitalisé, inconscient. Et Zayairoudine d'expliquer : "On a pu apprendre qu'aucun organe vital n'a été touché. Mais il a la plupart des os cassés. Il est branché absolument de partout, donc il ne peut pas bouger. Je pense que s'il se réveille, il va passer sûrement en rééducation". 

Il reste aujourd'hui sous le choc, comme son autre frère : "On a des séquelles. On a tous les deux du mal à dormir. Nos nuits sont assez courtes." Zayairoudine dit aussi s'en vouloir, même s'il ne pouvait rien faire : "Je me suis dit j'aurais peut-être dû aller vérifier que tout le monde était bien dans une chambre ou en sécurité, que tout le monde pouvait bien respirer à un endroit. Je me dis des trucs comme ça."

J'espère qu'ils seront punis par la loi pour ce qu'ils ont fait

Zayairoudine, rescapé de l'incendie

Dans un communiqué, le parquet a indiqué, jeudi, que les investigations menées "confortent totalement la piste criminelle". Ce vendredi, une personne a été interpellée et placée en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'incendie criminel, alors que trois personnes seraient à l'origine du drame.

Zayairoudine ne décolère pas : "On doit se dire que là, on a perdu toute notre famille parce que trois personnes [ont pensé] que c'était une bonne idée de mettre le feu à un immeuble. J'espère qu'ils seront punis par la loi pour ce qu'ils ont fait. Parce que toute une famille vient de mourir."

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