DOCUMENT RTL - Émeutes en France : "On est bridé par la hiérarchie, on est spectateur", explique un brigadier

Un brigadier de nuit à Roubaix a accepté de confier son ressenti au micro de RTL après trois jours d'émeutes. L'agent témoigne de la "grande frustration" qui gagne les forces de l'ordre confrontées aux violences.

Des policiers à Rosny-sous-Bois, le 30 juin 2023

Crédit : Bertrand GUAY / AFP

DOCUMENT RTL - Emeutes en France : "On est bridé par la hiérarchie, on est spectateur", explique un brigadier

00:01:30

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Pour mieux comprendre le travail difficile des forces de l'ordre sur le terrain depuis trois jours face à des émeutiers décidés et organisés, présents en nombre dans les rues du pays, RTL a recueilli le témoignage d'un brigadier de nuit à Roubaix (Nord). Confronté aux violences de ces derniers jours, ce dernier a accepté de se confier à notre micro.

"Nos effectifs sont ultra-mobilisés, il y a une vraie volonté de rétablir l'ordre sur la voie publique", explique le brigadier. Il fait part en revanche d'une "grande frustration" dans les rangs des forces de l'ordre. "On est bridés par la hiérarchie, on est bridés par ce qui vient d'en haut", déplore l'agent, qui ajoute "on est plus spectateurs qu'acteurs".

"On assiste à des vandalismes, on assiste à des pillages de magasins, à des incendies de bâtiments publics ou privés, et comme la vie humaine n'est pas en danger, on a l'ordre de ne pas intervenir", poursuit-il.

C'est compliqué pour les policiers de terrain […] on vient d'apprendre que tous les congés étaient annulés.

Un brigadier de nuit à Roubaix (Nord)

Des consignes que le brigadier interprète comme des précautions pour éviter le pire : "Il doit y avoir la hantise d'un événement dramatique, comme le décès dans un camp ou dans l'autre", estime-t-il. "En tous cas, c'est compliqué pour les policiers de terrain", assure-t-il encore, précisant : "on vient d'apprendre que tous les congés étaient annulés".

La crainte d'une aggravation de la situation se fait ressentir : "Si la situation perdure, vont s'ajouter à cela la fatigue, les tensions nerveuses et cela va devenir de plus en plus compliqué", souligne le brigadier.

La rédaction vous recommande