Disparitions : qui sont les bénévoles de l'ARPD, ces enquêteurs de la dernière chance ?

Lina, Benoît, Manon, Nicolas, Fabrice… En France, chaque année, plus de 70.000 personnes disparaissent. Si l’immense majorité est retrouvée rapidement grâce aux enquêtes des gendarmes et de la police, près de 1.000 d’entre elles restent introuvables selon les chiffres avancés par l’ARPD (l'Assistance et Recherche de Personnes Disparues).

L’ARPD est devenue incontournable sur le sujet des personnes disparues. En 20 ans, l’association a su tisser un réseau unique en France de 621 enquêteurs bénévoles. 

Un quart des bénévoles sont policiers, gendarmes, douaniers et agents de recherches privés. Une personne sur dix s'avère être un ancien disparu ou proche de disparu. Avocats, ouvriers, agriculteurs, ou encore architectes... Les autres bénévoles viennent de milieux divers et variés. Grâce à cette association, 146 personnes ont été retrouvées en 2023, dont 40 malheureusement décédées.

Florence, documentaliste et enquêtrice bénévole

Bruno Chrétien, disparu dans l'Aisne le 17 octobre dernier, fait l'objet de nombreuses recherches. Depuis des mois, Florence, enquêtrice bénévole et documentaliste de profession, se consacre à ce dossier. Elle a tout cartographié de la disparition de Bruno. "On a une responsabilité, on ressent la détresse de la famille et on aimerait leur apporter des réponses", soutient-elle. 

"On a beaucoup parlé avec les promeneurs, les cyclistes, tous les gens qui viennent dans la forêt (...) On y pense tous les jours, ça nous obsède", poursuit la bénévole. Porte-à-porte, démarches auprès des lieux que fréquentait le disparu, vérification des puits... Tout est passé au crible. 

Xavier, membre de la protection civile, a d'ailleurs été ému par cet engagement. Comme les autres bénévoles, il contribue à son échelle. Démarché par Florence, il ratisse les lieux avec un drone. "Ces gens travaillent, ont une vie à côté, et prennent sur leur temps libre pour chercher des personnes disparues", admire-t-il. 

Maximiser les chances de retrouver la personne disparue

Sur RTL, Sylvie, la sœur de Bruno Chrétien, témoigne de l'utilité de l'ARPD et de l'espoir que représente cet organisme. "Heureusement qu'il y a des associations comme ça pour nous aider, parce qu'il faut déjà surmonter sa peine, affronter toutes les démarches administratives. Tout seul, on est désemparé, c'est dur", déplore-t-elle. Aujourd'hui encore, aucune nouvelle trace de Bruno n'a été découverte.

Chaque jour, les bénévoles mettent tout en œuvre pour retrouver des personnes comme Bruno. Josepha Laniesse, présidente de l'ARPD dans les Hauts-de-France, atteste de l'évolution rapide qu'a connue l'association. "Il y avait 15 enquêteurs quand je suis arrivée il y a un an, et aujourd'hui, on est 41 personnes". "Dès qu'il y a une émission d'appel à témoins, on est submergé de candidatures", explique-t-elle. 

L'ARPD a mis à disposition de ses enquêteurs une psychologue. "Les enquêteurs comme les familles ne sont pas prêts à retrouver des personnes pendues à un arbre, par exemple", prévient Josepha, qui précise que cette situation s'est produite trois fois cette année.

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