"Tu casses, tu répares ! Tu salis, tu nettoies". Avec ces mots, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal présentait ses nouvelles mesures d’intérêt éducatif pour des mineurs (de moins de 16 ans). Dissolution oblige en juin dernier, cette proposition de loi, n'arrive que ce 2 décembre à l’Assemblée Nationale pour être débattue.
En réalité, ces actions de "réparation pénale" existent déjà, la justice en a prononcé 18.000 l’an dernier : des jeunes primo-délinquants, de 13 à 18 ans, suivent un stage pour réparer leur délit.
Dans les Flandres, RTL a pu suivre une journée de "réparation pénale" avec trois jeunes, de 16 à 18 ans. Dans la cour pavée du château d’Esquelbecq, en tenue de jardinage, ils sont encadrés par des éducateurs de l’association La Sauvegarde du Nord. Ces garçons ont commis des petits délits, comme Zied, originaire de la banlieue lilloise, arrêté pour une affaire de trafic de stupéfiants. "Ça se passe bien, on désherbe, témoigne-t-il. C'est pour réparer ma connerie, c'est important, ça permet d'avancer. Soit je faisais la mesure réparation pénale, soit ils envoyaient le dossier à la juge".
La mesure décidée par le juge pour enfants ou le procureur, à la place d’une amende ou d’un placement en centre fermé, peut durer jusqu’à plusieurs jours selon la gravité de l’infraction. "C'est au niveau de leurs moyens, explique Valentine Neuzi-Brunnin, cheffe de service réparation pénale, comment ils peuvent réparer les actes commis. Aujourd'hui, on essaie de travailler sur la question des stupéfiants, c'est effectivement cette notion d'argent facile, et comment, à hauteur de ces moyens, on peut faire une activité citoyenne bénévole."
Il s’agit clairement pour ces adolescents d’une action de réparation directement auprès d’une victime ou d’une collectivité. En amont, ces jeunes mis face à leurs responsabilités, avec un travail de réflexion avec leurs éducateurs, leur famille.
"Ça leur permet de développer davantage d'empathie et de se confronter aux réelles conséquences de leurs actes, explique la cheffe de service. On ne leur demande pas une réparation financière, ça, c'est la responsabilité de leurs parents".
En plus des travaux de rénovation, sont proposées des actions caritatives en lien avec des associations. Les mineurs mis en cause dans des infractions routières peuvent également travailler dans des hôpitaux spécialisés.
Ces mesures peuvent être un pas vers la réinsertion : s'il n’y a pas de statistiques officielles concernant la récidive, ces professionnels restent convaincus de leur efficacité. Tout dépend de la volonté des jeunes et du soutien familial, selon Nathalie Fournier, éducatrice, qui raconte que "généralement, ils ne reviennent pas". "Mais pour certains, si, parfois pour des délits différents, ça arrive, concède-t-elle. Ce n'est vraiment pas la majorité. Ça doit leur permettre de ne pas repasser à l'acte.
Dans son quartier, Zied connait d’autres jeunes qui ont fait de la prison et il a bien saisi sa chance. "Je n'ai pas recommencé depuis, ça en vaut la peine", assure-t-il, affirmant désormais vouloir se construire un avenir professionnel. Les associations aimeraient que ces mesures de réparation soient davantage proposées, en alternative aux sanctions plus lourdes. Même si depuis la crise du Covid, les structures comme La Sauvegarde du Nord ont parfois du mal à trouver des lieux d’accueil pour ces jeunes primo-délinquants.
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