De quoi est accusée l'ex-maire de Canteleu, dont le procès s'ouvre ce lundi ?

Le tribunal de Bobigny juge à partir de ce lundi 27 mai 19 prévenus en lien avec le trafic de drogues dans cette ville de Seine-Maritime, un dossier éclairant sur l'emprise du "deal" à l'échelle d'une petite commune. Le procès, qui va durer un mois, jugera non seulement les têtes du réseau, mais aussi leurs complices présumés dans les circuits de blanchiment d'argent. Parmi les accusés, l'ancienne maire Mélanie Boulanger et son adjoint Hasbi Colak, tous deux soupçonnés de complicité.

L'affaire, mise en lumière après deux ans d'enquête, a révélé des méthodes d'investigation ultra-poussées : sonorisations d'appartements et de véhicules, surveillances et écoutes téléphoniques. Les enquêteurs ont découvert une relation extra-conjugale entre la maire et son adjoint, relation exploitée par le clan Meziani pour exercer des pressions sur Mélanie Boulanger.

Un coup de téléphone particulièrement saisissant, enregistré il y a quatre ans, montre un des barons locaux de la drogue appelant la maire depuis le portable de l'adjoint. Il lui ordonne de faire cesser les contrôles de police dans un bar tenu par ses proches, menaçant de mettre la commune "à feu et à sang" en cas de refus. Mélanie Boulanger aurait obéi, acceptant également de ne pas installer de caméra de vidéosurveillance et de faire cesser les patrouilles policières.

Mélanie Boulanger conteste ces accusations

L'avocat de l'adjoint affirme auprès de RTL qu'aucune des actions reprochées n'a directement facilité le trafic de stupéfiants. De son côté, Mélanie Boulanger conteste fermement les accusations portées contre elle. Le délibéré est attendu fin juin.

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