Comment l'héroïne gangrène la Meuse

C'est un phénomène qui s'accélère. L'héroïne gangrène la Meuse. Il s'agit du département le plus touché de France. Contrairement aux stéréotypes, la drogue ne touche donc pas que les villes et les banlieues. Elle fait également des ravages dans les villages qui semblent les plus paisibles.

Depuis deux ans, il y a un démantèlement de point de deal chaque mois à Verdun. Les gendarmes de la Meuse relèvent désormais plus de conducteurs en infraction pour consommation de stupéfiants que pour alcoolisme.

Qu'est-ce qui explique cette consommation ? Plusieurs raisons sont évoquées. Le prix qui a beaucoup baissé, la proximité historique des Pays-Bas, ou encore le taux de chômage qui engendre un désœuvrement sociale, qui plonge le consommateur dans cette drogue qui est mortifère.

Un marché qui attire les gros réseaux

Avec 183.000 habitants, la Meuse est un département plus qu'intéressant pour les trafiquants. "Dans certaines affaires on a eu le gang des Antillais, qui étaient venus s'installer ici, et qui nous disaient que 'c'est l'eldorado, à Verdun. On a des chiffres d'affaires de 5.000 euros par jour', sur un seul point de vente !", raconte Sophie Partouche, procureure de Verdun.

S'ajoutent aux réseaux, les consommateurs qui sont parfois revendeurs. "L'individu va chercher dans les grandes villes, le plus souvent à Nancy, va ramener une vingtaine de grammes, va revendre une partie et va se faire sa consommation personnelle", raconte un gendarme.

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