Collision à Aubervilliers : "Mon client a entendu les policiers dire 'bien joué'", assure sur RTL l'avocat du passager, le parquet parle d'un accident

Au lendemain de l'attaque aux mortiers d'artifice et aux cocktails molotov du commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), c'est une soirée de haute surveillance s'annonce dans la ville ce lundi. Dimanche 17 mars dans la soirée, neuf jeunes ont été interpellés après ces débordements. Il s'agit d'une réaction à la mort d'un jeune de la commune, percutée par une voiture de police, mercredi 13 mars, à Aubervilliers. 

Me Yacine Bouzrou, l'avocat de la famille du jeune homme et de son passager a annoncé porter plainte pour "violences volontaires". Au micro de RTL, il a indiqué que, selon lui, les policiers ont percuté volontairement le deux-roues, et s'en sont même félicité, alors que l'enquête à ce stade évoque un accident. "Mon client (le passager) a vu le véhicule de police accélérer et percuter le scooter, il en est certain. Et ensuite, lorsqu'il a été projeté, et que les policiers l'ont interpellé, et traîné violemment au sol, il a entendu les policiers dire 'bien joué, on les a eus'. Ces propos, que mon client est sûr d'avoir entendus, démontrent le caractère volontaire du comportement des policiers." Selon son avocat, le passager du scooter a été grièvement blessé au bassin.

De son côté, le parquet de Bobigny a évoqué un accident. D'après les premiers éléments de l'enquête, les policiers ont tenté d'éviter un autre véhicule. Dans son communiqué, le 14 mars, le parquet a indiqué que, "selon les témoignages recueillis, le conducteur de l’équipage de la BAC était contraint de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité, et entrait en collision avec le scooter qui arrivait en sens inverse". Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait expliqué, ce samedi, qu'il n'avait "aucune raison de remettre en cause la version qui a été donnée par (ses) policiers".

"L'analyse des témoignages, des rapports de police et de l'ensemble de vidéos se poursuit activement pour avoir de façon la plus objective possible les circonstances de l'accident et les instants qui les ont précédées", a déclaré vendredi à l'AFP le procureur de la République en Seine-Saint-Denis Éric Mathais. Ce sera à l’enquête ouverte par le parquet de Bobigny et confiée à l’IGPN, la police de police, de préciser les circonstances de la collision.