Boris Faure : "J’ai envie de devenir un apôtre, un messager de la non-violence"

"J’ai entrouvert les portes de la mort". Violemment frappé à coups de casque de scooter par le député de La République en Marche (REM) M'jid El Guerrab - mouvement qu'il a quitté depuis l'affaire -, le socialiste Boris Faure prend conscience, petit à petit, de la gravité de son agression qui a eu lieu le 30 août.

"J’aurais pu laisser une épouse, des enfants", confie dans les colonnes de Marianne le responsable PS qui a passé près d'une semaine à l'hôpital et s'est vu prescrire 30 jours d'ITT. Aujourd'hui, il dit souffrir de "maux de tête" et de "surdité à l'oreille droite".

Depuis plusieurs mois, les deux hommes nourrissent un contentieux né du départ fin 2016 du PS de M'jid El Guerrab pour rallier REM. Mais Boris Faure l'assure : "Nous n'avons jamais eu de litiges personnels". "J’ai d’ailleurs le souvenir de l’avoir félicité pour son élection" lors d'une rencontre fortuite, clame-t-il. Pourtant, "deux minutes plus tard", le cadre socialiste se retrouve à terre, rue Broca, dans le Ve arrondissement de Paris, "K.O."

Je me rappelle le voir préparer ce coup comme un boxeur.

Boris Faure, cadre du PS

Malgré des souvenirs confus, Boris Faure relate la brutalité de la scène. "Je me rappelle le voir préparer ce coup comme un boxeur prépare son crochet. Ce n'était pas un geste instinctif comme on chasse une mouche". Témoignage de cette attaque, une imposante cicatrice courant le long de son crâne qu'il a publié sur les réseaux sociaux mercredi 4 octobre. Tout cela pour "un contentieux politique", peste-t-il.

Passé le choc, place au "bonheur d'être vivant" et à la réflexion. "Je vais avoir besoin de réfléchir à ça, dans une démarche cathartique, probablement d'écrire", assure-t-il aux journalistes de Marianne. Et Boris Faure de se rêver en "apôtre", en "messager de la non-violence et de la dignité en politique". Il "serait bon d’encourager davantage les comportements dignes et l’exercice responsable du pouvoir", lance-t-il.

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Boris Faure constate en effet une "vraie montée de la violence verbale" dans la sphère publique, gangrenée par "une crise de la démocratie" qui conduit à déprécier "la parole politique" et "la réputation des politiques entamée". Un phénomène inquiétant qu'il ne veut pas alimenter : "Je ne cautionne par, par exemple, les tentatives de récupération de la fachosphère qui rapprochent l’acte commis par mon agresseur et son patronyme."

Suspecté d'avoir traité M'jid El Guerrab de "sale arabe" et de communautariste de merde", Boris Faure nie avec vigueur. Il intime d'ailleurs au parlementaire, qui "a commencé par avoir des propos diffamatoires, sur des soi-disant insultes racistes" de s'expliquer devant les juges. Des magistrats qui auront pour lourde tâche de démêler le vrai du faux dans cette affaire, symbole de la tension politique qui règne en politique. Celle-là même que fustige aujourd'hui l'"apôtre" Boris Faure.