Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'avoir tué Aurélie Châtelain lors d'une tentative d'attentat avortée à Villejuif, le 19 avril 2015, a avancé une nouvelle version des faits aux enquêteurs. D'après ce nouveau témoignage, il ne serait pas celui qui a tiré sur la professeur de fitness. Le vrai coupable, selon lui, serait Samy Amimour, un des kamikazes de l'attaque du Bataclan.
D'après le journal Le Parisien, le jeune Algérien de 24 ans aurait fait cette confession aux juges d'instruction après avoir vu le visage de Samy Amimour à la télévision, à la mi-décembre. Le terroriste s'était jusque-là peu exprimé sur le meurtre d'Aurélie Châtelain. En juin, il avait reconnu s'être radicalisé sur internet, avant d'entrer en contact avec des membres de l'organisation État islamique en Turquie. Sur la voie du jihad, il avait prévu de passer à l'action dans une église de Villejuif, le 19 avril. Et, effectivement, il avait déclaré devoir agir en compagnie d'un complice : un homme blanc âgé de 22 à 27 ans, parlant arabe et se faisant appeler Abou Hamza, un surnom de combattant. En voyant Samy Amimour, il a reconnu ce fameux Abou Hamza.
D'après les informations du quotidien, Sid Ahmed Ghlam aurait expliqué avoir été rejoint par Abou Hamza, le matin du meurtre et c'est ce dernier qui a accidentellement tué la jeune femme de 32 ans, en faisant feu sans le vouloir. Si les enquêteurs n'excluent pas la piste du deuxième homme, ils jugent peu probable que ce puisse être Samy Amimour. Non seulement l'enquête n'a permis de retrouver que l'ADN de Sid Ahmed Ghlam dans l'habitacle de la voiture, mais en plus la présence du terroriste du Bataclan sur le territoire français à cette date-là ne semble pas possible. Les inspecteurs estiment que Samy Amimour a rejoint Daesh en 2013 et n'est revenu en France que peu de temps avant les attentats à Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015.
Les juges mettent aussi en doute la parole de Sid Ahmed Ghlam, un jeune homme à la personnalité qui "recèle encore bien des mystères", explique une source proche du dossier au Parisien. Depuis son arrestation, il est entré dans un mutisme quasi-total et se décrit non pas comme un terroriste convaincu, mais un garçon naïf, sous la coupe d'Abou Moutana, un Français originaire de Villepinte. Même ses explications sur la balle qu'il s'était tirée dans la cuisse, le 19 avril 2015 sont sujettes à caution. Si les enquêteurs pensent qu'il a juste fait une erreur de manipulation avec son arme, l'intéressé explique avoir fait cela dans le but de se rendre à la police.
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