Paris meurtrie. Après de nombreuses fusillades qui ont éclaté dans les rues de la capitale vendredi 13 novembre au soir, la Ville Lumière est sous le choc. Explosions au Stade de France, fusillades rue de Charonne, avenue de la République, Rue Bichat au restaurant Le Petit Cambodge qui a été pris pour cible, comme le Café Nostra, rue du Faubourg-du-Temple. Mais aussi une prise d'otages au Bataclan.
À l'intérieur, 1.500 personnes venues assister au concert d'un groupe de métal, boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement. Les tireurs sont entrés dans la salle et ont ouvert le feu. "En plein milieu du concert, il y a deux mecs qui se sont pointés, ils ont commencé à tirer dans la foule... On pensait tous que c'était des pétards, une blague, un truc de hard-rock. On s'est retourné, le mec qui était à côté de moi, qui était mon ami - c'était son anniversaire on lui avait offert les places - il est mort sur le coup. Quand j'ai vu que c'était des balles dans le thorax, j'ai compris qu'il était mort sur le coup", raconte Victor qui a survécu à la scène. Victor s'est rendu compte que ce n'était finalement pas des pétards, quand son pote s'est fait tuer. Quand je l'ai vu mort, j'ai compris".
Quand je l'ai vu mort, j'ai compris
Victor, rescapé du Bataclan
Victor et ses amis ont entendu les terroristes recharger leurs armes quand eux étaient couchés sur le sol. "Les gens s'escaladaient les uns les autres... C'était pire que Bagdad". De nombreuses personnes ont réussi à s'enfuir ou se cacher et échapper aux tirs. Comme Victor et ses amis qui se sont retrouvés backstage, dans un couloir sans issue de secours, dit-il. "On a vu une fenêtre, je me suis mis sur le radiateur, on a cassé le haut de la fenêtre, on est monté avec un régisseur qui s'appelle Guillaume. On a aidé à sortir toutes les personnes, à peu près une trentaine, en les tirant un à un. Les gens étaient tous solidaires, tout le monde est venu pour tirer et aider. On a sorti une personne qui était blessée par balle à l'épaule et on l'a pansé pour que ça arrête de saigner".
Les gens étaient tous solidaires
Victor, rescapé du Bataclan
Pour se barricader, ils ont alors mis le baby-foot et le canapé devant la porte puis ils ont "scellé la bulle qui permettait l'accès au toit". Une mise en sécurité afin de s'occuper du blessé. "On ne pensait qu'au gars", affirme Victor, "on regardait sur Internet les meilleurs points de compression à faire. On s'est dit, faudrait pas qu'il crève en plus". Pendant ce temps, à l'extérieur les tirs continuaient. "Ça tirait de partout, on a entendu des explosions de partout..." Jusqu'au moment où Victor voit un pompier par la fenêtre et lui fait "des signes de S.O.S avec son téléphone portable". "En descendant l'échelle, on a vu tous les morts devant le Bataclan avec des balles dans la tête."
On a vu tous les morts devant le Bataclan avec des balles dans la tête
Victor, rescapé du Bataclan