Agent municipal tué à Grenoble : ce que l'on sait du suspect en fuite

Après la mort d'un agent municipal tué par balle, dimanche 8 septembre, la police est toujours à la recherche du tireur qui a pris la fuite.

Photo du lieu de l’accident sur lequel a été tué un employé municipal à Grenoble dimanche matin

Crédit : Photo Serge Pueyo

GRENOBLE - 3 questions à Serge Pueyo après la mort d'un agent municipal

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GRENOBLE - 3 questions à Serge Pueyo après la mort d'un agent municipal

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Un agent municipal a été tué par balle, dimanche 8 septembre, à Grenoble. Il a été visé dimanche matin très tôt alors qu'il tentait d'empêcher un chauffard de prendre la fuite à pied. L'auteur des tirs est toujours recherché.

Il était environ 7h30 lorsqu'a surgi sur le boulevard Jean-Pain de Grenoble, juste devant la mairie de la ville, une puissante Audi RS3 qui roulait à vive allure. Elle a alors percuté très violemment une Peugeot 2008 conduite par une femme. Sous le choc, l'avant de l'Audi est pulvérisé, tout comme l'arrière de la Peugeot.

Un employé municipal, Lilian Dejean, 49 ans, au volant d'une petite Panda de la ville, venait de prendre son service ce dimanche matin lorsqu'il a été témoin de l'accident. Coordinateur des services de la propreté de la ville de Grenoble, il s'est arrêté pour voir s'il y avait des blessés. La conductrice de la Peugeot est légèrement touchée.

L'employé municipal s'est ensuite aperçu que le conducteur de l'Audi s'apprêtait à prendre la fuite. Il a tenté de le retenir et une altercation a éclaté entre les deux hommes. Brutalement, le conducteur de l'Audi a sorti une arme et a tiré à deux reprises sur Lilian Dejean. L'homme est touché au thorax. Conduit dans un état très grave à l'hôpital de Grenoble, son décès est annoncé par le procureur dans l'après-midi. "Notre chef vient de se faire descendre comme un chien", lâche alors un collègue de Lilan Dejean, en colère. Le tireur, lui, a pris la fuite.

Les hypothèses sur le tireur

Les enquêteurs et magistrats restent très discrets au sujet du suspect, même s'ils doivent avoir désormais une idée sur son identité. L'homme roulait au volant d'une Audi RS3 immatriculée en Pologne. Il pourrait s'agir d'une voiture de location ou d'un véhicule volé. On ignore encore si le tireur fait partie du grand banditisme grenoblois et s'il participe au trafic de drogue qui gangrène la capitale des Alpes.

Des témoins de l'accident ont évoqué un homme en état d'ébriété. Beaucoup de questions restent encore en suspens. Officiellement, cet individu est toujours en fuite. C'est déjà la neuvième fusillade à Grenoble et dans ses environs depuis le mois de juillet. Il y a actuellement une guerre des gangs pour le contrôle du trafic de drogue.

Les points de deal les plus rémunérateurs font l'objet d'une lutte farouche. Les armes circulent dans les cités et les jeunes délinquants tirent très facilement. Le procureur de Grenoble redoutait d'ailleurs ces dernières semaines la possibilité d'une victime collatérale dans ses règlements de comptes. Dimanche, devant la mairie, il s'agissait d'un accident de la circulation, mais le tireur fait peut-être partie de la pègre grenobloise.

Un hommage pour l'agent municipal décédé

La victime, Lilian Dejean, 49 ans, était très apprécié à Grenoble. Il travaillait au service de la propreté de la ville et avait aussi des fonctions d'encadrement et était également syndicaliste à la CGT.

"C'était une figure de la propreté urbaine, quelqu'un que je connaissais personnellement parce que c'était un homme de dialogue très respecté, avec un souci du service public très fort. Il avait des fonctions d'encadrement, il avait été nommé formateur de notre école de la propreté pour transmettre des valeurs, une exigence dans l'engagement du travail. Et c'était un pilier important de la propreté urbaine et donc aussi un formateur, un point d'appui, un modèle pour les jeunes générations", a déclaré avec émotion le maire de Grenoble, Éric Piolle.

"Je pense à sa famille en premier lieu, ses collègues que nous avons été rencontrer en début d'après-midi avec le directeur général des services. Puis c'est aussi une colère, évidemment, devant cette violence totalement débridée. Pour un geste citoyen, c'est intolérable et les mots manquent. Je crois que l'ensemble du service public aujourd'hui en France est en deuil", a-t-il ajouté.

Père de deux enfants, Lilian Dejean, laisse donc derrière lui une famille dans la peine. Un hommage lui sera rendu lundi après-midi à Grenoble.

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