Le procès des footballeurs français Franck Ribéry et Karim Benzema, reconvertie dans la création de lingerie,
s'ouvre lundi 20 janvier dans l'après-midi à Paris. Dans cette affaire, qui avait
éclaté avant la coupe du Monde 2010, le millieu offensif du Bayern de
Munich - à qui le Ballon d'or a échappé récemment - et l'attaquant du
Real Madrid sont soupçonnés d'avoir eu des relations sexuelles tarifées
avec la jeune escort girl alors qu'elle était encore mineure,
respectivement en 2009 à Munich et en 2008 à Paris.
Pendant l'enquête, Ribéry a affirmé qu'il ignorait que Zahia n'avait pas 18 ans, Benzema a quant à lui contesté avoir eu une relation sexuelle avec la jeune fille, qui de son côté avait expliqué avoir menti sur son âge et affirmé être majeure. Abordant avec sérénité le procès, l'avocat de Ribéry, Me Carlo Alberto Brusa, rappelle que la jeune femme n'est plus partie civile et que le parquet avait requis un non-lieu en faveur des deux joueurs et du beau-frère de Ribéry, qui était présent à Munich.
Pour le parquet, les joueurs ne savaient pas que Zahia était mineure. A l'inverse, le juge d'instruction estime qu'ils ne pouvaient l'ignorer. Pendant l'enquête, Ribéry a même contesté avoir su qu'il s'agissait d'une prostituée et l'avoir rétribuée 700 euros. Mais pour le juge d'instruction André Dando, il ne pouvait se méprendre sur la qualité de la jeune femme, qui s'est livrée à des ébats collectifs quelques heures après son arrivée à Munich, pas plus que sur sa minorité, car selon le magistrat, Ribéry devait nécessairement penser qu'une prostituée mineure ne pouvait que dissimuler son âge, au risque de réduire à néant son activité. De plus, le magistrat avait relevé le peu de goût qu'avait Zahia pour les passes avec des footballeurs qu'elle juge pingres et de mauvaise compagnie.
En juin, le procès avait été renvoyé car le tribunal correctionnel de Paris avait jugé recevable une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), soulevée par Me Brusa, relevant l'imprécision du texte qui réprime le recours aux services d'une prostituée mineure, délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Si cette QPC a finalement été rejetée fin août, elle a été "très utile", pour l'avocat.
La Cour de cassation a en effet souligné que "les dispositions critiquées n'instaurent aucune présomption de culpabilité, la preuve devant être établie que le prévenu n'ignorait pas que la victime était mineure". "Nous y allons confiants et nous allons nous battre", affirme Me Brusa, qui plaidera la relaxe. Si l'incertitude demeure sur la venue des deux joueurs au procès, prévu sur quatre jours, ils ne devraient en tout cas pas être présents au premier jour d'audience.
La jeune femme ne se présentera pas non plus, selon son avocat, Me Daniel Vaconsin. "Elle ne demande rien", si ce n'est la relaxe des deux footballeurs. Depuis cette affaire qui l'a soudainement fait accéder à la notoriété,
Les noms des deux
internationaux français étaient apparus dans ce dossier alors que la
police enquêtait sur des soupçons de proxénétisme autour du Zaman Café,
un cabaret oriental proche des Champs-Elysées, qui a depuis fait l'objet
d'une fermeture administrative. Outre Benzema, Ribéry et son
beau-frère, cinq autres personnes seront quant à elles jugées pour
proxénétisme aggravé. Parmi elles, les deux frères qui géraient le Zaman
Café et Abousofiane Mostaïd, ancien candidat de l'émission "La nouvelle
star", accusé d'avoir joué un rôle d'entremetteur rétribué.
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