Les avocats de Théo Luhaka contre-attaquent. Éric Dupond-Moretti et Antoine Vey, conseils du jeune homme de 22 ans blessé dans la zone péri-anale par des policiers au cours d’une interpellation à Aulnay-sous-Bois en février 2017, ont adressé un courrier à la juge d’instruction le 19 octobre dernier. Ils demandent, dans ce document que RTL a pu consulter, une nouvelle expertise des vidéos enregistrées par les caméras de surveillance et par un témoin.
Selon ce courrier, "de nombreux actes de violence subis par Théo Luhaka, clairement identifiables, n’ont même pas été relevés par les enquêteurs". Par ailleurs, "aucun acte violent de Théo sur les policiers" n’est constaté, et les déclarations des policiers mis en examen sont "contradictoires" lorsque ces derniers affirment que le jeune homme a porté des coups et résisté à son interpellation.
Les avocats demandent donc à la juge qu’il soit procédé à "toute opération permettant d’améliorer la qualité des images". Un acte qui traduit l’agacement de la partie civile : ces derniers mois, la juge a déjà retoqué une précédente demande d’exploitation exhaustive des vidéos au motif qu’elle avait déjà été faite "de manière très précise et détaillée", ainsi qu’une demande de reconstitution.
Dans un document annexe de 27 pages que RTL a pu se procurer et que nous vous dévoilons au bas de cet article, les trois vidéos sont analysées image par image et plusieurs questions sont soulevées. D’une part, "14 coups" portés par les policiers sur Théo sont décomptés, dont le coup d’estoc qui provoque la déchirure du canal anal, et certains au niveau du crâne avec un bâton télescopique de défense.
Dans la dernière vidéo, "vidéo 4", filmée par un témoin, le document relève que deux policiers "maintiennent les jambes de Théo Luhaka en l’air pendant plusieurs secondes en le traînant à même le sol alors qu’il a signifié sa douleur et que l’on perçoit une tâche de sang". Cette analyse vidéo n’apporte aucun élément nouveau sur le coup de matraque du policier mis en examen pour viol et qui a provoqué une déchirure de 10 centimètres dans la zone anale.
En février dernier, une expertise avait conclu que le coup était "réglementaire" et que "les lésions crées par le Bâton télescopique de défense (BTD) peuvent donc s’expliquer par l’impossibilité de maîtriser physiquement les gestes de l’interpellé". Les avocats de Théo entendent visiblement démontrer que le comportement du jeune homme et son absence de violence rendent le geste du policier disproportionné et intentionnel.
Dans cette affaire, quatre policiers sont toujours mis en examen, dont l’un pour viol, alors que l’instruction pourrait être close prochainement. Les quatre fonctionnaires ont constamment nié le caractère intentionnel des violences et affirment qu’ils ont uniquement cherché à maîtriser un homme qui s’opposait à son interpellation. L’enjeu, désormais, réside dans les futures réquisitions du parquet : maintien ou abandon des poursuites pour viol, maintien ou abandon des poursuites pour violences.
Selon nos informations, la juge d’instruction a d’ores et déjà refusé cette nouvelle demande d’expertise vidéo, mais les avocats comptent faire appel devant la chambre de l’instruction. Contactés par RTL, les avocats des policiers n’ont pas souhaité réagir.
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