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Affaire Squarcini : des révélations pointent ses curieux liens avec Sarkozy

L'ancien patron du renseignement intérieur se serait servi de ses contacts à la DGSI pour exercer une influence sur la sphère politique.

Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur
Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur
Julien Absalon
Julien Absalon

À l'arrivée au pouvoir de François Hollande, Bernard Squarcini avait été contraint de quitter ses fonctions à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Le président fraîchement élu l'avait jugé trop proche de Nicolas Sarkozy. Il avait été mis en examen le 28 septembre dernier pour, entre autres, "trafic d'influence", "détournement de fonds publics", "recel du violation du secret de l'instruction" et "compromission du secret-défense". Autant de chefs d'inculpation établis au terme d'une enquête sensible qui a permis de montrer que l'ancienne figure du renseignement avait toujours autant prise sur l'ex-DCRI, aujourd'hui DGSI, et entretenait de curieux contacts avec l'ancien chef de l'État.

En l'espace de trois jours, entre le mercredi 2 et vendredi 4 novembre, Le Monde et L'Obs ont publié des enquêtes portant sur cette affaire qui pourrait bien faire tomber Bernard Squarcini. En se basant sur des éléments de l'instruction, notamment des écoutes téléphoniques effectuées en 2013, les deux médias montrent comment celui qui s'était reconverti dans le privé continuait d'exercer une immense influence dans les milieux hauts placés, et ce jusqu'au plus haut sommet de l'État.

Manœuvres contre Hollande, Dati et Fillon

Le Monde revient notamment sur trois exemples très intrigants. Le premier se passe en avril 2013. Le secrétaire de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, demande à Bernard Squarcini d'obtenir une note de la DGSI qui aurait prévenu François Hollande de l'évasion fiscale de Jérôme Cahuzac. Quelques jours plus tard, il remet alors une note confidentielle, qui aurait été retrouvée lors des perquisitions, et affirme sans preuve que "Hollande aurait été mis au courant des problèmes de Cahuzac et aurait refusé sa démission avant les aveux officiels". Discutant avec Bernard Arnault, dont il assure la sécurité avec sa société privée, Bernard Squarcini affirme même que ces fonds cachés auraient dû servir "à la campagne de DSK".

L'autre épisode, un entretien téléphonique entre Bernard Squarcini et Nathalie Kosciusko-Morizet, marquant survient en mars 2013. Le "Squale" lui demande de mettre Rachida Dati et François Fillon sur la touche : "Bon, allez, tu me tues Rachida et Fillon (...) Parce que Rachida on n'en veut plus". NKM aurait alors acquiescé : "Je vais te dire, le meilleur moyen de la tuer, c'est d'éteindre. (...) Et Fillon, c'est pareil, faut pas le tuer publiquement, faut l'éteindre".

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Capable de faire supprimer une inscription au fichier S pour un milliardaire russe réputé proche de la mafia, Bernard Squarcini est d'autant plus controversé dans le milieu politique en raison de ses liens avec Alexandre Djouhri, évoqués par L'Obs. Or, cet homme d'affaires est au cœur des investigations sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. Son nom apparaîtrait notamment dans le montage suspect d'une transaction en Libye ainsi que dans l'exfiltration de France d'un personnage clé du régime de Kadhafi. Autant d'éléments qui sèment le trouble sur les activités de Bernard Squarcini, dont le profil était déjà réputé sulfureux.

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